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BOIRE OU FORER ?
lundi 10 septembre 2012
Les industries pétrolières et gazières nous affirment que l’exploitation des gaz/huiles de schiste pourrait se faire sans atteinte environnementale et sanitaire. Seraient-elles soudainement frappées de cécité pour ignorer les risques de pollution hydrique et la question de la pénurie d’eau ?
BOIRE OU FORER ?
Rappelons qu’un puits de forage requiert, par fracturation, d’importantes quantités d’eau correspondant à un mois de consommation pour un village de 1500 habitants.
Cette pression inacceptable sur nos bassins hydrologiques nous fait craindre une nouvelle dégradation des ressources en eau et de sa qualité, alors que le dernier rapport de l’Agence Européenne pour l’Environnement en appelle à une gestion intégrée et plus rationnelle dédites ressources en eau. Déjà cet été aux Etats-Unis, la sécheresse a entraîné des tensions importantes entre industriels et agriculteurs : l’exploitation des gaz de schistes et de charbon rend l’accès à l’eau plus difficile et plus cher.
N’oublions pas qu’à l’eau de fracturation, les foreurs ajoutent un cocktail de produits chimiques contenant des substances dont certaines sont connues comme cancérigènes, mutagènes et neurotoxiques. D’ailleurs, six d’entre elles figurent sur la liste des substances prioritaires dans le cadre du règlement européen REACH requérant une attention immédiate pour leur toxicité. La majeure partie de ce fluide chargé de ces substances ne peut être récupérée et reste dans le sous-sol. Tous ces polluants peuvent migrer vers les nappes phréatiques et contaminer irrémédiablement l’eau que nous consommons et par conséquent mettre notre santé en danger.
Les boues de forages polluées récupérées sont, en principe, stockées dans des bassins à ciel ouvert, l’évaporation de composés organiques volatils entraîne une pollution chimique aérienne dommageable pour la santé des populations riveraines. Les usines de traitement des eaux ne sont pas conçues pour traiter ces eaux. Que faire alors des éléments radioactifs et des métaux lourds remontés avec le fluide ? Le traitement du liquide de fracturation n’est aujourd’hui tout simplement pas maîtrisé.
LES GAZ DE SCHISTES CONTRIBUENT AU RÉCHAUFEMENT CLIMATIQUE
Plusieurs études scientifiques soulignent que la production de gaz de schiste a un bilan en gaz à effet de serre équivalent, voire supérieur, à celui du charbon. Si sa combustion dégage peu de gaz à effet de serre, son extraction relâche une quantité importante de méthane dans l’atmosphère dont le pouvoir de réchauffement climatique est vingt-cinq fois plus supérieur à celui du dioxyde de carbone. Le cycle de vie d’un puits de gaz de schiste laisserait échapper jusqu’à huit pour cent de la production totale de méthane et notamment en raison des fuites.
Ce phénomène de gaz à effet de serre est accentué par les émissions de diesel produites par les camions présents sur le site et leurs déplacements sur plusieurs centaines de kilomètres (chaque puits génère 890 et 1300 trajets de camion).
Dès juin 2011, à la demande de la « commission environnement » du Parlement Européen, un rapport établissait les risques liés à l’exploitation des gaz/huiles de schiste soulignant l’impact de polluants atmosphériques, la contamination des eaux, les produits toxiques utilisés, les risques pour la santé humaine.
Ces réalités démontrent qu’elles sont très éloignées de la vision d’une énergie fossile « soit disant propre » que tente de nous imposer les pétroliers/gaziers par des campagnes de désinformation.
MOBILISATION INTERNATIONALE LE 22 SEPTEMBRE 2012
Plus de précisions
* En France :
Saint Christol les Ales (30)
Tournan en Brie (77)
Aix les Bains (74)
Beaumont de Lomagne (82)
* A l’étranger
Voir le site www.globalfrackdown.org
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