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Caverne du Pt d’Arc et hydrocarbures non-conventionnels
samedi 11 avril 2015
REQUÊTE AUPRÈS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE À PROPOS DU RENOUVELLEMENT DU PERH DU BASSIN D’ALÈS
le Président de la République, François Hollande, inaugurait ce 10 avril 2015 la Caverne du Pont d’Arc en Ardèche et le Collectif 07 Stop au Gaz et Huile de Schiste a profité du fait que, voyant de ses propres yeux la réalité de notre territoire de son économie agricole et touristique, il serait attentif à la vive préoccupation des citoyens et des élus à propos du renouvellement du PER du Bassin d’Alès.
Par une lettre argumentée le Collectif 07 SGHDS lui a donc présenté une requête attirant toute son attention sur la catastrophe que serait pour notre territoire le renouvellement de ce PERH.
Une telle lettre, rédigée conjointement par le Collectif 07 SGHDS et l’inter-collectif du Gardéchois a aussi été envoyée aux Préfets du Gard et de l’Ardèche ainsi qu’à madame la Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Notre intervention est le reflet de la vive préoccupation des citoyens et des élus des neuf communes du Gard, et des quatre de l’Ardèche directement concernées par l’avenir de ce permis.
Voici ci-dessous les principaux arguments de cette lettre :
En 2010 le Permis Exclusif de Recherche d’Hydrocarbures (PERH) du Bassin d’Alès, situé sur des communes de l’Ardèche et du Gard, a été délivré à la Sté MOUVOIL.
Ce permis, dit du Bassin d’Alès, couvre 215 km2 d’habitations, de culture et de forêts, et s’étend sur 13 communes : 9 dans le Gard et 4 en Ardèche, située en face de l’espace de restitution de la Caverne du Pont d’arc.
Or ce permis est récemment arrivé à échéance.
La Sté MOUVOIL souhaite obtenir du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie le renouvellement de ce permis pour une nouvelle durée de 5 ans.
La validité du permis n’avait pu être contestée lors de sa délivrance en 2010, car la préoccupation, aujourd’hui patente, à l’égard de la recherche d’hydrocarbures de roche mère n’avait pas encore émergé. Outre les raisons scientifiques, cette validité nous paraît juridiquement critiquable, pour des motifs propres à la société pétitionnaire tels qu’exposés dans notre courrier à Monsieur le Préfet du Gard. La société MOUVOIL est en effet très loin de présenter les garanties techniques et financières suffisantes.
En 2011, le Collectif 07 Stop au Gaz et Huile de Schiste, l’intercollectif Gardéchois et le Collectif des Élus se sont formés pour s’opposer aux projets d’exploration d’hydrocarbures non-conventionnels (gaz de schiste, huiles lourdes ...).
La commission scientifique du Collectif 07 SGHDS, en charge des études et expertises au sein de nos organisations a déterminé clairement que les huiles lourdes, objectif officiellement revendiqué par le PERH « Bassin d’Alès » ne sont pas économiquement exploitables eu égard à leur volume insuffisant. Leur mise en avant a pour seul objet de masquer l’intérêt de la société pétitionnaire pour l’exploitation d’hydrocarbures de roches mères dont la recherche est rendue pour le moment impossible en raison de la loi du 13 juillet 2011.
Il faut ajouter à ces éléments le défaut de respect de l’esprit et de la lettre du Code Minier, tenant aux caractéristiques mêmes de la société pétitionnaire que ni sa surface financière, ni sa capacité technique et opérationnelle, pas plus que l’historique de ses travaux antérieurs ne rendent éligible au renouvellement d’un permis qui, en tout état de cause, aurait fait l’objet d’un recours dès sa délivrance en 2010, n’eût été la discrétion qui a entouré la promulgation de son décret de délivrance, à une époque où la population ne disposait pas des éléments d’appréciation.
Une telle exploitation serait une véritable catastrophe pour notre région.
Les dégâts environnementaux, sanitaires et climatiques causés par l’extraction des gaz et huiles de schiste ne sont désormais plus à prouver, plus encore dans des régions au relief karstique constitué de nombreuses failles, qui lors de l’exploitation projetée et telle que décrite par l’entreprise Mouvoil, permettraient inévitablement aux ingrédients chimiques envoyés sous forte pression de remonter vers les nappes phréatiques, causant ainsi une pollution irréversible des rivières et des nappes phréatiques, et ce, quelle que soit la forme de stimulation employée.
Depuis quelques années, notre région est fortement tournée vers l’agriculture et, grâce à son climat agréable et à ses magnifiques paysages, a développé une économie touristique de qualité. Ces économies font vivre nos territoires par la création de très nombreux emplois. On imagine quels dégâts pourraient engendrer une telle industrie polluante.
Nous avons récemment sollicité madame la Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie ainsi que les préfets du Gard et de l’Ardèche afin de leur demander instamment de ne pas accorder cette prolongation.
Madame la Ministre répondait récemment à un courrier du Maire de Barjac : « ...Il ne me paraît, en tout état de cause, pas possible de délivrer un permis qui pourrait maintenir une ambiguïté sur le motif réel des recherches. Je demande donc aux préfets d’être extrêmement vigilants dans la teneur des avis qui me seront rendus notamment sur les permis du Gard et de l’Ardèche ».
Notre opposition résolue nous a amenés à lancer en mars 2015 une pétition contre le renouvellement du PERH « Bassin d’Alès » qui a réuni 6000 signatures papier et plus de 5200 signatures électroniques, autant de voix citoyennes qui disent : « Non au renouvellement » !
No gazaran, ni ici ni ailleurs, ni aujourd’hui ni demain.