Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Mémo des Objectifs Géologiques de Mouvoil

mercredi 1er octobre 2014

RAPPORT DE LA COMMISSION SCIENTIFIQUE
DU COLLECTIF 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE
Analyse des propositions de Mouvoil
replacée dans le contexte geologique local.

RAPPORT DE LA COMMISSION SCIENTIFIQUE DU COLLECTIF 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE
Analyse des propositions de Mouvoil replacée dans le contexte geologique local.

Rapport d’août 2013 remis à l’expert, aux députés et préfets du Gard et de l’Ardèche et à Philippe Martin ministre de l’Ecologie.
Télécharger ce rapport.

 

1 - Historique :
L’histoire commence en 1844 avec les extractions industrielles d’hydrocarbures : bitumes et lignite.
Pour le lignite, les mines ferment en 1950.
Pour les naphta-bitumes, la Société Française des Asphaltes continuera de les exploiter en mine jusqu’en 2008.
De 1947 à 1955, la Société Nationale des Pétroles Méditerranées fore 9 puits à proximité du village de Saint Jean de Maruéjols, Un seul puits s’avère productif (1951-1952) et fournit seulement 80 000 litre d’huile lourde (environ 1.5 baril /jour) car la viscosité de cet hydrocarbure est trop grande. L’exploitation s’arrête alors car le champ n’est pas rentable.
* : 1 baril = 158,98 litres

 

2 – Analyse des documents de Mouvoil
La société Mouvoil se base principalement sur deux forages Mar-4 et Lussan -2 (figure 1) pour monter l’intérêt de l’exploitation dans le permis dit du Bassin d’Alès : Mouvoil suppute l’existence de « pièges profonds dans lesquels les calcaires asphaltiques du Sannoisien auraient atteint la fenêtre à huile... ».

Les sondages rencontrent ces calcaires à une profondeur moyenne de 850 mètres sauf au forage de Lussan-2 où ils se situent à une profondeur légèrement plus grande de 1000 mètres. Or les diagraphies (logs) électriques des puits de Maruéjols montrent que ces asphaltes, même à plus grandes profondeurs, ne présentent pas de baisse de viscosité liée à l’augmentation de température et ne seront donc pas exploitables sans fracturation hydraulique.

Si les campagnes sismiques des années 1970 et 1985 atteignant une profondeur d’environ 4000 mètres, avaient démontré l’existence de gisements dit conventionnels, il est difficilement compréhensible que des sociétés pétrolières n’est pas entrepris des prospections pour évaluer les potentialités de ce ou ces réservoirs.

Un essai par injection de vapeur a été réalisé dans les années 1980 mais devant la médiocrité des résultats, toute perspective d’exploitation a été abandonnée.

La société Mouvoil veut faire un premier puits d’exploration de 1400 mètres dans « des niveaux fracturés de calcaire asphaltique d’âge sannoisien et des brèches d’âge éocène....ces deux réservoirs contiennent des huiles lourdes (15-12° API). »

Ces huiles lourdes imprègnent les calcaires du sannoisien inférieur mais y sont confinées et n’ont nullement migrées vers des réservoirs dits conventionnelles. Elles ne pourront être extraites par pompage comme l’a affirmé la société Mouvoil lors de la réunion du 17 octobre à la préfecture du Gard et ne seront donc exploitables que par fracturation hydraulique.

Dans le chapitre « discussion sur les objectifs et développement » de sa demande de permis, la société Mouvoil écrit : «  Le problème de l’exploration du bassin semble être avant tout un problème de réservoir...  » et c’est bien là la question car en l’état actuel des connaissances, rien ne permet de supposer l’existence d’un réservoir conventionnel.
Par contre l’étage renfermant les hydrocarbures forme un réservoir de roche-mère typique qui nécessite la mise en œuvre de fracturations hydrauliques. C’est sans doute pour cela que Mouvoil ne dit pas quel procédé il compte mettre en œuvre pour extraire ces huiles en année 4.

La société Mouvoil veut forer un autre puits d’une profondeur comprise entre 1800 et 2400 mètres, comme décrit dans sa demande du permis exclusif du Bassin d’Alès de janvier 2009 ou bien dans sa lettre au Bureau Exploration Production des Hydrocarbures du 30 août 2011 : « le puits pourrait être foré jusqu’à 2400 mètres pour atteindre des blocs basculés des calcaires urgoniens » or l’Urgonien (faciès des calcaires du Barrémien Inférieur) vieux de 125 millions d’années, se situe entre 1400 et 1800 mètres de profondeur (cf. forages de Lussan-2 et MAR-4).

Pourquoi alors vouloir forer entre 1800 et 2400 mètres ?
Le Forage de Lussan-2 montre que vers 1750 mètres on entre dans les terrains du Stéphanien (300 millions d’années - Carbonifère), qui renferment des gaz de houille (Coal Bed Methane).
Ces gaz sont contenus prisonniers soit dans des gisements d’hydrocarbures de roche-mère ou des réservoirs compacts (Tight Gas) à très faible perméabilité voire le méthane est piégé dans les couches de charbon. Ces gisements sont donc non conventionnels et leur exploitation passe par la fracturation hydraulique (Rapport sur Hydrocarbure de roche-mère en France établit par le CGIET et le CGEDD en avril 2011).
D’ailleurs, Bruno Courme du groupe TOTAL affirmait clairement lors d’une conférence au CNAM le 20 septembre dernier : «  Il n’existe pas d’alternative à la fracturation hydraulique, seulement des travaux en laboratoire ».

 

3 - De la mise en œuvre annoncée de la fracturation hydraulique
Dans la lettre de réponse « aux questions posées par la Mairie de Bessas », en date du mardi 7 juin 2011, à la question 9, la société Mouvoil répond « Nous aurons... à faire des acidifications (injection d’acide chlorhydrique) dans les calcaires... nous pourrons aussi, si vraiment nécessaire, faire une fracturation conventionnelle limitée... pour faciliter l’action de l’acide... » (sic).
Cette phrase vise par une subtile confusion entre deux techniques, acidification et fracturation, à pratiquer des fracturations hydrauliques.

En effet, l’acidification repose sur la propriété des acides à attaquer les calcaires.
Cette technique est mise en œuvre en terrain carbonaté pour dégager et nettoyer* les fractures existantes des roches calcaires (diaclases, fissures, failles), mais en aucun cas, elle ne demande la mise en œuvre de fracturation visant à créer artificiellement des failles et des fractures nouvelles.
Mouvoil pour conforter la confusion associe le qualificatif de « conventionnelle » non à l’acidification mais à la fracturation pour mieux tromper le lecteur.

Or comme le disait M. B. Courme, cité quelques lignes plus avant, il n’y a de fracturation possible à ce jour qu’hydraulique ; elle seule permet des pressions supérieures à celles qu’engendre le poids de 1000 voire plus de 2000 mètres de roches.

Toutes les techniques indispensables à la mise en œuvre de la fracturation hydraulique sont énoncées dans les deux documents de Mouvoil : forage horizontaux et fracturation.
La fracturation est qualifiée de « conventionnelle », « de routine dans tous les pays du monde » mais plutôt que de décrire la technique que Mouvoil propose de mettre en œuvre ; cette société affirme sans démonstration que leur fracturation « n’a rien à voir avec le fracking* des gaz de schiste ».

* L’injection se fait avec une légère mise en charge et s’accompagne de pistonnage dans le forage pour brasser acide et dépôts.

* Un bon anglicisme semble introduire un distinguo pour une même technique, bien connue en France sous le nom de « fracturation hydraulique ».

 

ANNEXES

Figure 1 : Extrait de la coupe géologique du forage de Lussan 2

 


Extrait du dossier de demande de permis de recherche sur le bassin d’Alès de Mouvoil.

 


Figure 2 : Coupe des forages de Maruéjols d’après la carte géologique 1/50 000 ALES XXVIII-40

 

 

 

 

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