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Le gaz de schiste français aussi visé par Celtique Energie
mardi 18 juin 2013
Le schiste français aussi visé par Celtique
Lire l’article sur Le Courrier.ch
Extraits :
HYDROCARBURES : Le rapport révélé mercredi dernier par « Le Courrier » s’attarde aussi sur deux permis français. Là encore, il est question d’hydrocarbures « non conventionnels ».
Celtique Energie va-t-elle passer outre la loi française ?
C’est ce que peut laisser penser le rapport confidentiel dont Le Courrier a fait état le 12 juin.
Comme en Suisse, l’entreprise qui dit prôner « une exploration responsable en Europe » cherchait bel et bien de l’huile et du gaz de schiste en France.
Le rapport détaille deux permis proches de ceux de Vallorbe et Neuchâtel : le permis d’exploration des Moussières, dans le sud du Jura (3269 km2, le plus vaste des quatre) et dans le prolongement, au nord, à Pontarlier (1470 km2).
Pour le premier, ce sont d’importantes réserves en huile de schiste, pétrole non conventionnel, qui sont attendues : « Les nombreuses occurrences d’huile et de gaz ont été trouvées par forages dans la région du Jura [...], le plus important est le champ de pétrole de La Chandelière. »
Pour le second permis, du gaz de schiste : « Il y a deux régions où le schiste est dans des cavités gazeuses, au sud-est du permis de Pontarlier (qui couvre 157 km2, ndlr) et au centre du permis de Vallorbe. »
Le rapport « Opportunités d’accord de prise d’intérêt dans le Jura : mémo d’information » remonterait à 2009 ou début 2010, soit avant la loi promulguée le 13 juillet 2011 en France qui interdit la technique de la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste (mais laisse la porte ouverte à d’autres méthodes).
L’art du double discours
Celtique Energie, dont le siège de la maison mère est basé en Angleterre et les actionnaires se situent dans les paradis fiscaux du Delaware (USA) et des Iles Caïmans, ne cachait alors pas ses intentions auprès des investisseurs.
Conventionnel ?
L’entreprise joue sur les termes conventionnels et non conventionnels aux frontières minces. Le rapport souligne que la Celtique envisage d’entreprendre des forages à l’horizontale, comme c’est le cas pour la fracturation hydraulique. Cette méthode serait « conventionnelle », selon le responsable de la communication de la compagnie.
Schiste ou pas, une exploration dangereuse
Et comme en Suisse, même la recherche d’hydrocarbures conventionnels est difficile à entreprendre dans ce sol karstique avec ses nombreuses cavités et ses cours d’eau difficilement identifiables. _ En 1990, lors des forages d’ESSO-Rep (appartenant aujourd’hui à Exxon) sur le permis des Moussières, une source qui alimentait deux villages a dû être abandonnée pour pollution (lire article ci-dessous). Les puits ont été délaissés car jugés non rentables.
Dans l’Ain, des communes sous pression
« Non au forage » voit-on inscrit sur des pancartes dans les villages jurassiens de Lantenay et Corcelles, un peu plus de deux cents âmes chacun.
Dans cette région rurale de l’Ain, la venue de Celtique Energie fait ressurgir les souvenirs de l’installation d’Esso-Rep en 1989. Le forage sur la commune de Lantenay a alors pollué une source qui alimentait les deux villages, laquelle a définitivement été perdue. Les zones d’exploration de Celtique se situent pratiquement aux mêmes endroits.