Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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La Française de l’Energie et le gaz de couche : une affaire non-rentable

mardi 25 octobre 2016

LA FRANÇAISE DE L’ENERGIE ET LE GAZ DE COUCHE EN FRANCE :
UNE AFFAIRE NON-RENTABLE

Française de l’Energie : comment des familles françaises engluées dans la gabégie financière du gaz de couche essaient de refiler à d’autres le mistigri.

Le dossier d’introduction en bourse de la Française de l’Energie (FDE) n’est pas vraiment un document convaincant s’il s’agit de faire venir des investisseurs.

D’un côté, nous avons une entreprise qui se prétend « un opérateur de premier plan dans le secteur de l’énergie en France » (chapitre 6 page 59) avec un mirobolant chiffre d’affaire de... 0 € au 31/12/2015 et un déficit consolidé de 2 586 612 € la même année.

La note d’introduction en bourse le souligne : « Le Groupe a subi des pertes et n’a généré aucun chiffre d’affaires au cours des deux derniers exercices et pourrait ne pas devenir rentable ou être en mesure de maintenir sa rentabilité. (...). Rien ne garantit que le Groupe puisse un jour générer un chiffre d’affaires suffisant pour compenser les pertes passées, actuelles et futures et pour atteindre une rentabilité, ce qui pourrait affecter sa capacité à poursuivre son activité. En outre, même si le Groupe devient rentable, celle-ci pourrait ne pas se maintenir. » En effet : « Le Groupe ne peut garantir aux investisseurs qu’il pourra réellement découvrir des ressources ou les exploiter de manière rentable. »

Quant à être un opérateur de premier plan, même la note reconnait que « Les concurrents du Groupe comprennent des sociétés plus importantes et mieux établies disposant de ressources financières significatives et supérieures, d’un personnel plus nombreux et d’installations plus importantes. »

Qu’est-ce qu’en réalité cette petite société bien vantarde qui ne compte que 14 salariés et 3 stagiaires à temps partiel ?
C’est le nouveau nom d’une filiale d’une société australienne EG Limited Australie qui a misé quelques sous pour prospecter en France à l’époque où Nicolas Sarkozy distribuait des permis à tour de bras. EGL Australie a acheté pour cela en 2007 la société Heritage Petroleum PLC (une société anglaise détenant un petit nombre de permis et de demandes de permis en France) ainsi que Gazonor (pour 26,2 M€) une société française titulaire de permis dans la région Nord-Pas de Calais et appartenant auparavant à Charbonnages de France.
Elle créé une filiale européenne European Gas SAS (ancien nom de FDE) à qui elle transfère ses permis et sa dette.

Vient en 2011 la grande mobilisation contre les gaz de schiste et la société australienne n’a plus qu’une idée : reprendre ses billes et se défaire du risque.
En effet, EG SAS est endettée de 32 M€ auprès d’une société luxembourgeoise du groupe Albert Frères (Transcor Astra Luxembourg) et n’a pas vendu une seule goutte de gaz. Elle revend donc Gazonor à une autre filiale du groupe financier luxembourgeois Transcor Astra France, en contrepartie du « remboursement » des 32 M€ d’obligations convertibles en action (dette titrisée).

Les trois sociétés restent en relations contractuelles pour continuer à chercher du gaz mais tout ne se passe pas pour le mieux puisque FDE intente un procès à Transcor et à Gazonor pour manquements à leurs obligations contractuelles. Mais la société australienne ne veut vraiment plus miser sur le gaz de charbon en France et décide en 2012 de se débarrasser de sa filiale française en demandant d’abord à une partie de ses actionnaires (souvent des familles françaises basées à Londres) d’échanger leurs actions australiennes contre celles d’une filiale anglaise (EGLUK) à qui est refourguée la future FDE.

En septembre 2013, EGL Australie vendu sa participation résiduelle de 25 % dans EGLUK à plusieurs investisseurs et notamment à Chaldon Limited et Maritime Manufacturers Associates Ltd qui était déjà directement actionnaires de European Gas SAS. EGL Australie est donc à présent débarrassée de tout risque financier concernant les permis de Lorraine qu’elle avait demandé.

En mai 2015, c’est au tour d’EGLUK de se défaire de ces actifs douteux. Elle propose à ses actionnaires d’échanger leurs actions de la société anglaise en contrepartie de l’attribution d’actions European Gas SAS (futur FDE). En juin 2015, 87,5 % des anciens actionnaires de EGLUK sont devenus actionnaires de EG SAS et EGLUK a conservé une participation de seulement 12,5 % dans la filiale française.

Le 24 juin 2015, EG SAS a modifié sa dénomination sociale en « La Française de l’Energie ».

Désormais, tout le risque et la dette reposent sur quelques familles françaises fortunées et souvent expatriées.

FDE affiche dans son bilan 28 M€ d’actif mais ne possède rien en réalité.
Ces actifs sont pour partie une estimation (dont la note convient qu’elle est arbitraire et non fiable) de revenus futurs si les forages sont exploitables dont le montant est étrangement proche du coût d’achat de Gazonor, à quoi s’ajoutent des frais de forage (plusieurs millions) et une provision de 474 k€ pour couvrir les coûts d’abandon des puits et de remise en état du site de Tritteling en cas d’arrêt de l’activité d’exploration et de forage.

Si les actifs sont largement fictif ou hasardeux, la dette de FDE est bien réelle et s’élève à 18,217 M€.
Cette dette se décompose en une dette financière (9.605 k€ prêtés par l’ancienne société-mère et que les actionnaires de FDE s’engagent à rembourser avec un taux d’intérêt de 15%) et un emprunt obligataire convertible (8.613 k€). Concernant l’emprunt obligataire, il est expliqué page 193 du rapport que : « La Société ne générant pas de flux de trésorerie positifs, des levées de fonds étaient réalisées tous les 12 ou 18 mois pour financer ses travaux d’exploration et ses dépenses administratives et autres frais généraux. La dernière levée de fonds, qui a pris la forme d’un emprunt convertible de 8 millions d’euros, a été réalisée en janvier 2015 (via les Obligation Convertibles 2015). »

FDE ne manque pas d’imagination en tout cas pour générer du cash sans produire le moindre chiffre d’affaire, mais en faisant miroiter aux actionnaires pris au piège des lendemains qui chantent.
Par exemple, le 24 juin 2015, FDE a émis 160 obligations convertibles assorties de bons de souscription d’actions à certains actionnaires. Le recours aux bons est un moyen d’émettre des actions à un prix beaucoup plus élevé que celui qui pourrait être pratiqué lors d’une augmentation de capital normale même si la rentrée des fonds est différée.

Autre technique, le coup d’accordéon : lorsqu’une société enregistre des pertes, ces dernières figurent en négatif dans les capitaux propres. Si les reports à nouveau et les réserves ne suffisent pas à absorber ses pertes, il peut arriver que les capitaux propres soit inférieurs à la moitié du capital social, ce qui peut être un motif de faillite. Le coup d’accordéon consiste dans une réduction du capital social avant une augmentation de capital, dans le but de « nettoyer »les pertes existantes avant l’entrée de nouveaux investisseurs. Certes, il y a des risques juridiques, mais le but est de faire croire que la mariée est habillée.

Il est à noter que ces montages opaques et compliqués visant à donner à de la dette de FDE une apparence de capital sont élaborés par des gens qui savent aussi se servir au passage.
Ainsi Julien Moulin, président de FDE, ne se contente pas de sa rémunération directe de président et d’administrateur. Le 24 juin, 2015, FDE a conclu avec la société anglaise Nebula Resources Limited contrôlée par Moulin lui-même, un contrat de prestation de services consistant en des actions de lobbying, en particulier auprès des institutions européennes en charge de la politique énergétique, et de services de conseil financier dans le cadre de la préparation de l’introduction en bourse et, plus généralement, dans la recherche de financements. Au titre de contrat de prestations de services, NRL (donc Julien Moulin) perçoit des honoraires fixes d’un montant de 10.000 euros par mois et aura droit à des honoraires de succès proportionnel au produit de toute levée de fonds de plus de 20 M€.

Par ailleurs, FDE est liée par un contrat de prestation de services de conseil financier à la société Karlin Limited, elle-même détenue par M. Johannes Niemetz, lui aussi co-dirigeant de FDE. Mais n’y voyons aucun conflit d’intérêt...

Enfin, dans le cadre du financement du groupe et de la mise en place de l’emprunt obligataire, la banque Deltec, également actionnaire de la société a perçu des commissions égales à 362.500 €.

Nous pouvons donc constater que même dans une barque pleine de gogos qui prend l’eau de toute part, certains sont moins gogos que d’autres. Mais bienvenue aux nouveaux investisseurs...

Le cours de l’action FDE sur Boursorama traduit bien ce qu’il en est : de 25,80€ lors de l’introduction en bourse le 13 juin 2016, il dégringole inexorablement pour atteindre 12,40€ à ce jour (25 octobre 2016)

 

 

 

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