Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Les bienfaits des gaz et pétroles de schiste dans le Dakota du Nord (et ailleurs)

mardi 25 novembre 2014

LES BIENFAITS DES GAZ ET PÉTROLES DE SCHISTE
DANS LE DAKOTA DU NORD (ET AILLEURS)

Le New York Times (NYT) n’est pas réputé pour contredire directement les grandes firmes et les groupes d’intérêts qui financent les élections américaines sur le mode de l’open bar [1]… et qui probablement le financent un tant soit peu.
Cependant, dans un article du 22 novembre 2014 [2], il dénonce en termes véhéments les dégâts environnementaux, économiques et humains produits par l’exploitation des gaz et pétroles de schistes dans l’État du Dakota du Nord.

Le Dakota du Nord s’étend sur 183 273 km2 , soit un tiers de la France. Il est situé exactement sous la frontière avec le Canada. Il y a quelques années, des gisements de gaz et pétroles y ont été détectés, au nord de l’État. Des industries pétrolières, qualifiées de multimilliardaires par le NYT, ont reçu des autorités de l’État toutes les autorisations nécessaires pour les exploiter.

En contrepartie, ces industries se sont engagées à recenser et à réparer les accidents inévitables provenant des exploitations. Or, plusieurs années après, le nombre et la gravité de ces accidents, dont les fermiers et les habitants peuvent chaque jour constater les conséquences, n’ont cessé de se multiplier.

Bien évidemment, les associations ont dénoncé ce qui se produisait et ont demandé que les autorités de l’État reprennent en main l’observation et la prévention. En effet, il ne s’agit pas seulement d’éditer des normes, mais de s’assurer qu’elles sont appliquées et qu’au moins les contrevenants prennent les mesures nécessaires pour indemniser les victimes.

Or, comme c’était prévisible, l’État du Dakota du Nord a confirmé sa préférence pour une gestion de la question sous la seule responsabilité des pétroliers. En conséquence de quoi, e boom, pour reprendre le mot du NYT, non pas de l’économie de l’État, mais des accidents, se poursuit et s’accroit.

Il ne s’agit pas d’événements isolés, mais au contraire de phénomènes se multipliant, notamment avec la généralisation de la fracturation hydraulique [3]. Des dizaines de puits explosent dorénavant chaque année, des centaines d’autres provoquent des fuites et des dégazages dans l’environnement. La production de rejets toxiques excède désormais en volume celle de pétrole et gaz. Des régions, dont l’identité s’était jusqu’à ce jour construite sur l’agriculture et l’élevage, deviennent des zones mi-industrielles mi désertiques, dont les précédents habitants ont fui.

Mais les compagnies leur expliquent qu’elles devraient se féliciter de participer désormais à l’autosuffisance américaine en combustible fossiles, autosuffisance dont elles ne voient évidemment pas le moindre retour à leur niveau. Auto-suffisante qui, d’ailleurs, selon les experts, ne durera pas. Les gaz présents dans les couches de schistes ne se renouvellent évidemment pas. Chaque jour, il faut fracturer plus loin et ailleurs. Jusqu’au jour où les ressources s’épuiseront ou bien deviendront inaccessibles, sauf à bouleverser complètement, non pas seulement les campagnes, mais des aires urbaines entières.

Ce moment venu, les compagnies feront appel à la crédulité des épargnants et des petits actionnaires pour engager des forages encore plus périlleux, dans les zones océaniques profondes ou en Arctique.

Mais les habitants du Nord Dakota, et de bien d’autres régions analogues, ne disposeront plus alors que de techniques ancestrales pour lutter contre la salinité et la désertification de terres autrefois prospères. Ne dit-on pas que la pire des malédictions qui puisse frapper une région, une nation, est de découvrir qu’elle recèle des richesses pétrolières.

Lire l’article de Jean-Paul Baquiast, avec liens et photos, sur www.vineyardsaker.fr

Notes

[1] Open bar, bar où l’on sert des boissons à volonté.

[2] The Downside of the Boom, North Dakota took on the oversight of a multibillion-dollar oil industry with a regulatory system built on trust, warnings and second chances, par Deborah Sontag et Robert Gebeloff (nytimes.com, anglais, 22-11-2014)

[3] La « fracturation hydraulique » est la dislocation ciblée de formations géologiques peu perméables1’2 par le moyen de l’injection sous très haute pression d’un fluide destiné à fissurer et micro-fissurer la roche. (Wikipédia, français)