Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Gaz de schiste en Algérie : après les essais nucléaires, le traumatisme de la fracturation hydraulique

mercredi 23 avril 2014

GAZ DE SCHISTE EN ALGÉRIE : APRÈS LES ESSAIS NUCLÉAIRES, LE TRAUMATISME DE LA FRACTURATION HYDRAULIQUE (Opinion)

Cet article fait le point sur le gaz de schiste en Algérie, ainsi que sur les risques multiformes inhérents à son exploitation.

L’auteure s’interroge : "Souhaiterait-on faire du Sud algérien un terrain d’expérimentation pour de nouvelles techniques, qui, jusqu’à présent, n’ont pas fait leurs preuves : fluoropropane, stimulation électrique, hélium, toutes aussi nuisibles que la fracturation hydraulique ?"

Cela rappelle, observe-t-elle, "la dramatique période des essais nucléaires de Reggane dans les années 1960, dont la population locale souffre encore".

Le rapport de juin 2013 de l’EIA, Energy Information Administration des Etats-Unis, fait état d’un potentiel gazier immense en Algérie (707 trillions m3), la plaçant en 3ème réserve mondiale de gaz de schiste après la Chine (1.115 trillions m3) et l’Argentine (802 trillions m3). Les réserves se situent dans 7 bassins : Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et de Tindouf avec des réserves techniquement récupérables.

Très peu de temps après, en septembre 2013, le ministre de l’Energie et des Mines indiquait que l’Algérie était assez avancée pour proposer des projets concrets d’hydrocarbures. Il a été conforté par son collègue ministre des Ressources en eau, qui soutenait sans réserves le projet, affirmant qu’il disposait de suffisamment de garanties. Ont été prévus des forages de puits-pilotes pour tester la productivité des bassins prioritaires. Le premier s’est fait dans le bassin de Berkine-Ghadames, partagé entre l’Algérie, la Tunisie et la Lybie, suivi par d’autres tests dans les bassins d’Illizi, Timimoun, Ahnet et de Mouydir.

A rappeler que la nouvelle loi sur les hydrocarbures, publiée en mars dernier dans le Journal officiel, autorise l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels mais soumet l’utilisation de la technique de la fracturation hydraulique à l’accord du Conseil des ministres, tandis que l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) est chargée de veiller au respect de l’environnement lors des opérations d’exploration et d’exploitation du gaz de schiste.

L’objectif annoncé du gouvernement, une production de 60 milliards m3/an, se traduirait par le forage de 12.000 puits sur une durée de 50 ans, d’après le président du directoire d’Alfnat, Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures, et un investissement qui nécessiterait la mobilisation de 300 milliards de dollars sur 50 ans. Par ailleurs, pour la mise en exécution du projet, le pays a envoyé dix-huit cadres aux Etats-Unis pour y suivre une formation en la matière. Une deuxième vague de cadres devrait entamer une formation dans ce même pays en février 2014.

Voilà le tableau qui se dresse devant les habitants du grand sud algérien, qui compte plus de 500.000 habitants.

Le grand sud algérien est une région au climat désertique. Il n’y pleut quasiment pas, de sorte que les palmeraies actuelles sont exclusivement irriguées par les canaux de drainage souterrains appelés "foggara", creusés par la main d’œuvre ramenée d’Afrique noire à partir des premiers siècles de l’ère chrétienne. Ces canaux rabattent, à l’amont des palmeraies, les eaux de la partie superficielle de la nappe Albienne qui est une nappe fossile piégée dans les roches depuis des dizaines de milliers d’années.

L’agriculture et le tourisme sont les seules ressources possibles pour la plus grande partie de la population, dont le taux de chômage actuel est dramatiquement élevé. Le sous-sol de la région, riche en gaz et accessoirement en pétrole, est couvert par des périmètres de concession accordés en 2011-2012 aux grands groupes mondiaux qui sont tous présents (le Norvégien STATOIL, l’Américain HALLIBURTON, l’Espagnol REPSOL, les Français TOTAL et GDF-SUEZ, etc. pour les gisements de Timimoun, Ahnet et Reggane et Mouydir).

- La position du gouvernement algérien
- Les craintes des agriculteurs
- Résistances et alternatives

Lire la suite de l’article de Jacqueline Balvet (Attac France) sur www.maghrebemergent.info