Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Renouveau énergétique, renouveau économique ?

mardi 14 janvier 2014

RENOUVEAU ÉNERGÉTIQUE, RENOUVEAU ÉCONOMIQUE ?

Lire l’article de Fanny Costes sur Energies-Actu.fr

La transition énergétique n’est pas seulement une urgence écologique, elle est surtout une urgence économique. C’est la thèse largement développée par les auteurs de "La crise incomprise", après les argumentations désormais célèbres d’Amory Lovins ou de Jeremy Rifkin.

La crise économique qui a frappé l’Occident de plein fouet en 2008 n’est pas le fruit de spéculations de banquiers et autres traders, mais celui de notre dépendance outrancière au pétrole. C’est le constat dressé par les économistes Oskar Slingerland et Maarten Van Mourik, dans l’ouvrage intitulé La crise incomprise*.

« Au risque de défier le bon sens économique, nous pensons que le krach financier s’est produit parce que le monde consomme maintenant plus de pétrole qu’il ne peut raisonnablement en produire et à des prix trop élevés pour être supportés par l’économie », lancent les auteurs dès l’introduction.

Résultat d’un or noir trop cher, « l’économie mondiale est privée de son élément vital, la croissance économique ne peut que s’arrêter », tranchent-ils.

Les origines énergétiques du mal économique

Bien sûr, le pétrole a constitué l’élément central des richesses nationales pendant plus d’un siècle. L’inventeur du concept de négaWatt et auteur de Réinventer le feu, Amory Lovins, l’a récemment rappelé lors d’une conférence aux Pays-Bas. « Comme le feu nous a faits totalement humains et l’agriculture permis l’émergence de nos villes et de nos Etats, les carburants fossiles nous ont rendus modernes ».

Et les auteurs de La crise incomprise le soulignent également : « Depuis les seules douze premières années du troisième millénaire, la population mondiale a augmenté d’un milliard de personnes. C’est le pétrole qui a permis cette envolée démographique. (…) Aujourd’hui, le pétrole est la plus importante source d’énergie, couvrant environ 35% des besoins énergétiques globaux, chiffre qui s’élève à 95% lorsqu’il s’agit des transports ».

Mais cette dépendance est désormais nuisible, pour la santé, l’environnement et l’économie. Car la demande évolue trop vite, plus vite en tous cas que la capacité de production. Les réserves sont loin d’être vides, mais celles exploitables à bas coût et rapidement sont presque à sec. « En effet, si nous n’avons pas la capacité de l’extraire, il importe peu de savoir qu’il reste du pétrole sous terre », écrivent encore les deux économistes, spécialistes du marché pétrolier.

S’appuyant notamment sur une étude comparative entre l’évolution du prix du pétrole et celle de la croissance du PIB de la zone euro, ils démontrent qu’un prix trop accru de l’or noir détruit tout espoir de croissance durable.

La crise perpétuelle ou le rebond durable ?

Pour Slingerland et Van Mourik, « il serait donc préférable d’avoir une franche poussée des prix du pétrole conduisant à une authentique modification du comportement des consommateurs, comme ce fut le cas dans les années 1970 et 1980, mais il est plus probable que l’on sera confronté à une répétition du scénario observé en 2008-2012 : récession, relâchement du prix du pétrole, signes de reprise, hausse du prix du pétrole, empêchant chaque fois d’échapper à la récession ».

Une vision hautement négative donc. Même s’ils tentent une proposition : « réduire notre consommation d’énergie. (…) Cela apporterait à notre environnement de plus grands bénéfices que la croissance économique illimitée à laquelle beaucoup continuent de rêver ».

Solution que la plupart des théoriciens de la transition énergétique mettent en avant. Avec l’optimisme en plus ! « Avec Internet et les énergies renouvelables, nous sommes à l’aube d’une troisième révolution industrielle marquée par la démocratisation totale des communications et de l’énergie », déclarait le prospectiviste Jeremy Rifkin au quotidien Libération, en février 2013.

Un modèle s’essouffle donc, mais un autre prend souffle. Une idée séduisante que défend aussi Amory Lovins. « La transition énergétique est la plus grande opportunité économique de notre temps », affirme-t-il. « Le nouveau feu combine deux éléments : il utilise l’énergie trois fois plus efficacement et d’ici 2050 il se procure les trois quarts de cette énergie par diverses, et surtout répandues, sources renouvelables ».

Fanny Costes
Lire l’article de Fanny Costes sur Energies-Actu.fr

* La crise incomprise, par O. Slingerland et M. Van Mourik, éditions L’Artilleur, janvier 2014, 14,90€