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Du gaz de poubelles dans nos voitures
jeudi 14 mars 2013
Du gaz de poubelles dans nos voitures ? Une première station-service en France.
De la poubelle au réservoir : la première station-service de gaz propre pour véhicules de France a été inaugurée mardi en Lorraine, marquant l’apparition d’une filière qui rêve de prendre une partie de la place du diesel dans l’Hexagone.
"Il est possible de rouler en France sans émissions de CO2 et sans énergie nucléaire, et c’est un discours qu’on n’entend jamais", a fait valoir Clément Chandon, directeur produit du constructeur de poids lourds italien Iveco, spécialiste des véhicules roulant au gaz.
A Morsbach (Moselle), près de la frontière allemande, il ne faut pas chercher loin le secret de la station de biogaz carburant : à dix mètres se dresse l’usine Methavalor. C’est là qu’on transforme les déchets ménagers de la région en méthane, qui est ensuite épuré par Air Liquide puis injecté dans le réseau gazier.
Quelque 40 stations publiques de gaz carburant existent déjà en France mais celle de Morsbach sera la première à vendre du carburant contenant 100% de biogaz, ainsi qu’une variante un peu moins chère avec un taux de 30%.
Le fait est assez méconnu, mais 15% des bus, environ 10.000 voitures et plusieurs centaines de camions roulent déjà au gaz naturel en France (dont des bus au biogaz à Lille), sans parler des 15 millions de véhicules dans le monde.
Avec l’essor du biogaz carburant, la filière espère aussi renforcer l’attrait des véhicules au gaz en général. Premier marché cible : les poids lourds, où les modèles électriques ou hybrides peinent à convaincre.
"On a atteint avec le gaz carburant un stade significatif mais qui reste modeste, et on sentait une certaine indifférence. Le biogaz redonne un élan", souligne Corinne Berthelot, présidente de l’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV).
Si le biogaz est neutre en carbone, le gaz naturel permet en effet déjà 25% d’émissions de CO2 en moins par rapport au diesel. Il est moins cher à la pompe en raison notamment de faibles taxes. Mais surtout, il n’émet aucune particule fine, et 98% moins d’oxydes d’azote et d’oxydes de soufre.
Un argument de poids alors que le diesel, classé cancérigène par l’OMS l’an dernier, est sur la sellette pour ses conséquences sanitaires.