Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Ça sent le gaz

vendredi 16 mars 2018

AUTOUR DU GAZ, LES LIAISONS DANGEREUSES DES MILIEUX D’AFFAIRES FRANÇAIS AVEC L’OLIGARCHIE RUSSE

Le gaz russe justifierait-il toutes les plus basses compromissions ? C’est ce que semblent estimer plusieurs dirigeants de grandes entreprises françaises, dont Total, Engie ou Vinci, prêts à tout pour engranger des profits.

Ces compagnies se sont alliées à des oligarques russes, soutiens des extrêmes droites européennes et nord-américaines les plus xénophobes, pour réaliser un immense projet d’extraction gazière méga polluant dans le Grand Nord.

Décryptage de ces liaisons dangereuses qui nuisent à la démocratie et au climat, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle russe, ce 18 mars.

La coïncidence des dates est révélatrice. Le 12 décembre dernier, Emmanuel Macron organisait en grande pompe à Paris le « One planet summit », visant à afficher le leadership de la France en matière de climat et à promouvoir le rôle central du secteur financier pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.

Quelques jours auparavant, Vladimir Poutine inaugurait lui-aussi en fanfare le complexe Yamal LNG, dans le grand Nord russe : un immense projet d’extraction gazière, associé à une usine de liquéfaction et à des installations portuaires pour exporter le combustible vers l’Asie ou vers l’Europe, malgré les glaces et des températures pouvant descendre jusqu’à -50°C.

D’un côté, la réaffirmation de la « mondialisation heureuse » et de la capacité de la communauté internationale à agir contre le dérèglement climatique.

De l’autre, un projet situé dans une région de la planète, la péninsule de Yamal – qui signifie la péninsule du « bout du monde » dans la langue des indigènes Nenets – qui semble préfigurer les conséquences les plus apocalyptiques du réchauffement des températures. La fonte du pergélisol – partie du sol auparavant gelée en permanence à ces latitudes – provoque des explosions de méthane formant de vastes cratères, ainsi qu’une résurgence de la bactérie meurtrière anthrax, disparue depuis près d’un siècle.

Yamal LNG signifie aussi l’ouverture des vastes gisements d’hydrocarbures de l’Arctique à l’exploitation industrielle, en contradiction avec les objectifs officiels de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), alors que les températures de l’Arctique battent à nouveau des records de chaleur cet hiver.

Le projet représente une nouvelle affirmation des prétentions russes sur la région polaire et sur ses ressources, mené à bien malgré les sanctions économiques occidentales et grâce à une alliance plus étroite avec les intérêts chinois. Il s’agit enfin d’un projet dont la rentabilité même est conditionnée par la poursuite du réchauffement des températures globales, puisqu’elle dépend de la fameuse « route du Nord », autrement dit de l’ouverture de l’océan Arctique à la navigation grâce à la fonte des glaces.

- Les groupes français très impliqués dans Yamal LNG
- La Russie première réserve pétrolière de Total
- Le soutien de Moscou aux extrêmes-droites européennes
- Proximités avec le FN
- Séduction des milieux d’affaires français
- Engie, tête de pont du gaz russe en Europe... mais aussi aux États-Unis

À suivre... Le second volet de cette enquête sera publié dans quelques jours.

Article par Olivier Petitjean sur Bastamag 16 mars 2018