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Algérie : le gaz de schiste n’est plus au programme
jeudi 18 mai 2017
L’ALGÉRIE PREND UN VIRAGE À 180° SUR LE GAZ DE SCHISTE
L’Algérie a fait savoir que le gaz de schiste ne faisait désormais plus partie de ses priorités énergétiques. Le gaz conventionnel et les énergies renouvelables suffiraient à absorber la demande du pays.
"L’Algérie n’a pour le moment pas besoin d’exploiter le gaz de schiste dont recèle le sous-sol du pays".
C’est par ces mots très clairs du ministre de l’énergie d’Algérie Nouredine Boutarfa, que le pays vient de prendre un virage à 180° sur la question du gaz de schiste.
Alors comment remplacer cette énergie ?
Par le gaz conventionnel et surtout par les énergies renouvelables. Car pour l’homme, l’avenir est aux énergies renouvelables, et l’Algérie semble bien être en capacité de produire de l’électricité solaire en quantité importante de par son climat singulier. D’ailleurs, le ministre envisage plus que sérieusement de faire de son pays un excellent élève en la matière à l’horizon 2050.
Cependant, pour rappel, l’homme politique était en 2015 pdg de l’entreprise énergétique Sonelgaz. Et à l’époque sa position et son point de vue sur la question étaient bien différents : "Pour moi, les énergies renouvelables ne sont pas une priorité. La priorité aujourd’hui, est de satisfaire le consommateur, car, l’Algérien a besoin d’avoir son électricité, qu’importe l’origine".
Grogne de la population et efficacité des ENR
Il aura fallu plus de deux années pour que l’Algérie change totalement de direction sur la question du gaz de schiste.
En 2015, le gouvernement avait mandaté plusieurs compagnies énergétiques d’envergure afin de jauger du potentiel des sous-sols du pays en gaz de schiste. Les premières estimations faisaient ainsi état de quantités massives de gaz enfouies dans la couche de schiste avec à la clé de nombreux bénéfices : un stock énergétique conséquent pour produire de l’électricité notamment, la création de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects, des recettes commerciales en hausses de par la vente des stock sur les marchés internationaux.
Mais la zone désertique dans laquelle les gisements ont été découverts est jugée particulièrement sensible du point de vue des ressources naturelles. Et les populations locales s’opposent avec véhémence depuis plus de deux ans au démarrage des activités de forage, redoutant un impact néfaste sur l’environnement, et un amenuisement des réserves en eau potable. Car à l’instar de bien d’autres pays producteurs, l’Algérie n’est pas parvenu à mettre au point une technique alternative à la fracturation hydraulique, technique pourtant décriée.
Aussi, le revirement du gouvernement algérien est en grande partie motivé par la grogne populaire et par la tendance mondiale qui consiste dorénavant à favoriser les énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles. D’ailleurs, Boutarfa estime que "l’avenir est aux énergies renouvelables", notamment en raison du fait que des mutations notables ont été observées sur les technologies de production des ENR.
Pour autant, le ministre reste prudent. Il n’a pas clairement déclaré que le pays stoppait les recherches sur le gaz de schiste mais qu’il pouvait s’en passer dans le court terme. Sur le moyen et long terme donc, tout reste possible.
Lire l’article du 19 avril 2017 sur Le Gaz de Schiste.fr