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La transition écologique et sociale créatrice d’emplois
lundi 23 janvier 2017
"CRÉER 1 MILLIONS « D’EMPLOIS CLIMAT » D’ICI 2020,
C’EST POSSIBLE SI NOUS LE SOUHAITONS !"
La plateforme "Emplois-Climat" composée de syndicats, associations sociales et environnementale, lance une campagne et soumet au débat public un rapport qui permet de donner une réponse au chômage et d’entrer de plein pied dans la transition écologique nécessaire au vu de l’urgence climatique.
Lier la question du climat et celle de l’emploi est fondamental pour réussir une transition écologique juste socialement.
Ce rapport montre également que l’argent nécessaire ne manque pas.
La volonté politique fait, par contre, cruellement défaut. Créer 1 millions « d’emplois climat » d’ici 2020, c’est possible si nous le souhaitons !
Un rapport qui appelle à l’action
Combattre la crise et accélérer la transition écologique !
Ce rapport montre qu’il est possible de créer d’ici 2020 un million d’emplois nets dans les secteurs liés à la transition écologique pour un coût total de 105 Md € en rythme de croisière.
Le succès de la transition écologique juste socialement dépend en grande partie de la capacité collective à résoudre l’équation entre emplois et créés et détruits (dans certains secteurs d’activités comme les centrales au charbon et le transport routier). Notre proposition est donc déclinée par secteurs d’activité.
La plateforme "Emplois-Climat" appelle donc dès maintenant à des investissements publics et des politiques orientant ceux des secteurs privés et la formation vers la création d’un million d’emplois additionnels dans des secteurs que considérés cruciaux.
De tels investissements, possibles et finançables, permettront d’accélérer la transition écologique, de l’inscrire dans les territoires, de développer des filières du futur et de créer des nouvelles activités.
Visitez le site internet de la plateforme "Emplois-Climat" et téléchargez le rapport
Ci-dessous quelques éléments extraits du rapport :
"CRÉER 1 MILLIONS « D’EMPLOIS CLIMAT » D’ICI 2020, C’EST POSSIBLE SI NOUS LE SOUHAITONS !"
La crise climatique et les injustices sociales nous imposent d’agir vite et d’une manière efficace.
Elle suppose un sursaut démocratique.
Elle demande des changements profonds de notre système de fiscalité, du système éducatif et de nos modes de consommation et de production.
Les actions en faveur de la lutte contre les changements climatiques ne sont pas contradictoires avec les objectifs de création d’emplois et de justice sociale.
Les deux transitions “sociale et écologique” doivent donc se construire ensemble et se renforcer mutuellement.
Comme la transition écologique peut apporter une partie des réponses pour diminuer le chômage, les politiques sociales rendent la société plus démocratique et plus juste et ainsi plus réceptive aux principes écologiques. C’est ce renforcement mutuel qu’il faut construire aujourd’hui !
La transition écologique est un véritable projet de société.
Les emplois climats représentent une des réponses à la crise sociale et économique mais seulement si les politiques de reconversion se placent au centre de l’action.
Un enjeu central d’une transition “sociale et écologique” juste est la reconvertion des emplois en perte de vitesse
permettre aux salarié.e.s de se former
orienter les efforts de formation initiale et continue vers les secteurs porteurs
Une transition écologique riche en emplois de bonne qualité est possible et finançable par des investissements publics et des politiques orientant les secteurs privés et la formation vers la création d’un million d’emplois additionnels dans des secteurs que nous considérons cruciaux :
énergies renouvelables,
rénovation des bâtiments,
auto-rénovation accompagnée,
identification et accompagnement des ménages en précarité énergétique,
agro-écologie,
infrastructures de transport durable,
recyclage,
réparation et réutilisation,
accompagnement des PME/TPE et des collectivités dans l’application des politiques de la transition écologique,
éducation aux enjeux de la transition écologique,
adaptation aux effets du réchauffement climatique,
etc...
De tels investissements, possibles et finançables, permettront d’accélérer la transition écologique, de l’inscrire dans les territoires, de développer des filières du futur et de créer des nouvelles activités.
La création d’un million d’emplois net (en prenant en compte le nombre d’emplois détruits dans les secteurs fragilisés par la transition écologique) est déclinée par secteurs d’activité et mise en relation avec des besoins financiers pour créer des emplois additionnels.
Elle est accompagnée de 7 mesures et orientations qui la rendent opérationnelle :
1. Créer 250 000 emplois aidés labellisés “transition écologique”
2. Créer 100 000 emplois “transition écologique” dans le service public
3. Investir dans les secteurs privés de la transition écologique pour créer 650 000 emplois
4. Résoudre l’opposition entre protection du climat et perte d’emplois dans les secteurs fragilisés par une reconversion qui doit être anticipée et territorialisée et une offre de formation adaptée
5. Assurer la qualité et la protection sociale des emplois de la transition écologique juste
6. Lancer des changements structurels pour adapter les emplois au cadre de la transition écologique
7. Conditionner les dispositifs de soutien au secteur privé à la création d’emplois de qualité en particulier dans des secteurs de la transition écologique
Les dépenses et investissements publics et privés nécessaires pour réussir ce pari se chiffrent à 105 Md€ par an en rythme de croisière.
Emplois créés et emplois détruits dans la transition écologique
De nombreuses études montrent que les mesures de la transition écologique sont à l’origine d’une création de nouvelles activités de travail et de nouvelles façons de produire donc de nouveaux emplois.
Dans un rapport publié en 2012, l’Organisation Internationale du Travail estimait que “la transition vers l’économie verte pourrait générer jusqu’à 60 millions d’emplois” dans le monde. En 2015, la campagne globale sur les emplois-climat les estime à 120 millions au niveau mondial au cours des vingt prochaines années.
En France, le nombre des emplois créés dans les secteurs de la transition écologique continue d’augmenter chaque année.
La loi sur la transition énergétique votée en 2015 a fixé certains objectifs et les étapes clés de la transition en France : une diminution par deux de la consommation d’énergie en 2050, la diminution
de la consommation d’énergies fossiles de 30% en 2030, une limitation de la production d’électricité nucléaire avec un objectif de 50% du mix électrique en 2025, etc.
Les mesures politiques et outils financiers nécessaires pour atteindre ces objectifs n’œuvrent ainsi pas seulement en faveur de la protection de notre planète mais doivent favoriser aussi la création “d’emplois climat”.
L’article 2 de la loi sur la transition énergétique fixe notamment comme objectif aux politiques de l’énergie de “garantir un haut niveau de protection sociale et de garanties collectives à l’ensemble
des personnels des secteurs concernés par la transition énergétique et accompagnent les besoins de formation et les transitions professionnelles”. Il est essentiel que cet objectif structure des politiques publiques adaptées afin que la transition énergétique concourt à l’amélioration de la situation des travailleurs concernés.
Une transition écologique, juste socialement, doit obligatoirement prendre en compte les contraintes de ces secteurs d’activité vulnérables aux politiques climatiques, en France comme ailleurs, afin d’accompagner les salarié.e.s vers d’autres emplois plus compatibles avec la transition écologique et les entreprises vers d’autres modèles économiques.
Ces transitions et reconversions doivent être anticipées, accompagnées et financées.
Le renforcement des formations initiales et continues des métiers de la transition écologique est un sujet clé pour réussir ce challenge.
A ce sujet l’article 182 de la loi transition énergétique prévoit que l’Etat élabore, en concertation avec les organisations syndicales de salarié.e.s, les organisations représentatives des employeurs
et les collectivités territoriales, un plan de programmation de l’emploi et des compétences tenant compte des orientations fixées par la programmation pluriannuelle de l’énergie.
Ce plan devra notamment servir à indiquer les besoins en termes de compétences et formations continues pour prendre en compte les évolutions en matière d’emplois liés à la transition écologique.
Cet accompagnement actif à la reconversion est prévu par l’article 180 de la loi transition énergétique qui stipule que les politiques d’emploi et le dialogue social, tant au niveau des branches
professionnelles que des entreprises, doivent consacrer une attention particulière à l’accompagnement des transitions professionnelles afférentes à la transition écologique et énergétique.
Ce même article insiste sur le lien entre les politiques de la transition écologique et les implications de ces politiques sur l’emploi.
Ainsi l’Etat, les régions et les partenaires sociaux sont en charge d’évaluer les besoins en matière d’emplois et de compétences sur les territoires et dans les secteurs professionnels au regard de
la transition écologique en lien avec la programmation pluriannuelle de l’énergie qui indique les orientations en termes de consommation et de production énergétique.
Il y a urgence, il est dès maintenant nécessaire de préparer et d’organiser les transformations et reconversions qui sont complexes pour éviter des gestions de crise.
L’enjeu des politiques publiques à mettre en œuvre est donc triple :
Soutenir le développement des activités nouvelles, nécessaires pour la transition écologique et socialement utiles, en particulier dans les territoires touchés par les transformations liées à la transition écologique ;
Proposer des offres de reconversion adaptées aux besoins des salarié.e.s des secteurs touchés par les suppressions d’emplois et des territoires concernés dès maintenant, pour éviter des reconversions en “situation de crise” ;
S’assurer de la pérennité et de la qualité des emplois créés.
La croyance dans la poursuite indéfinie des gains de productivité et de la croissance comme solution aux problèmes de chômage et de la transition écologique est de plus en plus contestée car elle empêche d’aborder la grande bifurcation écologique et sociale nécessaire aujourd’hui.
Pour qu’une telle transition soit un succès, il est également nécessaire de faire décroître, en valeur absolue, la quantité de matières premières et d’énergie consommées, par l’intermédiaire de politiques d’efficacité et de sobriété. Ceci en conservant ou en ayant pour objectif d’atteindre un niveau de confort acceptable, et par l’utilisation de technologies appropriées, notamment low-tech, moins consommatrices.
Pour avancer vers la sortie des énergies fossiles, réduire les consommations énergétiques est en effet la clef, afin de pouvoir fournir les besoins restants par l’utilisation des énergies renouvelables.
Plusieurs études montrent qu’il est possible de vivre dans un environnement énergétique 100% renouvelable à un prix abordable.
La réduction des consommations énergétiques passe par isoler les logements, utiliser de façon accrue les transports collectifs ou les modes actifs comme le vélo, et, plus largement, par la transformation des modes de consommation et du modèle industriel.
Environ un quart de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre provient de l’agriculture et de l’utilisation des terres agricoles.
Cependant il n’y a pas une seule forme d’agriculture :
une agriculture intensive qui est responsable d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre, du fait de ses pratiques : élevages hors sol, usines plutôt que des fermes, grande consommation de foncier, d’eau, ... Elle est actuellement favorisée par les choix politiques et elle occupe pratiquement tout l’espace agricole en détruisant un maximum d’emplois.
une agriculture paysanne, durable, économe, autonome, résiliente, qui d’une part crée de la valeur ajoutée et de l’emploi et d’autre part respecte l’environnement (moins d’intrants, moins de changement d’affectation des sols, moins de gaz à effet de serre, moins d’utilisation d’énergie fossile...)
La réorientation des politiques agricoles vers ce deuxième modèle est une priorité qui permettra très rapidement d’opérer une transition pour réduire les intrants et les impacts de l’agriculture.
Ainsi les paysans participeront pleinement à l’atténuation des changements climatiques tout en nourrissant l’humanité.
Au-delà des critiques ou réserves qui peuvent et doivent être formulées pour avancer dans la prévision des destructions et créations d’emplois en lien avec la transition écologique, aucun modèle ne peut prendre complètement en compte l’effet multiplicateur des dynamiques de transition, dès lors qu’elles sont enclenchées.
Mais il apparaît évident que loin d’aller vers une “fin du travail” le passage à des sociétés durables, mobilisant moins “d’esclaves énergétiques”, engendrera un surcroît d’activité et une réappropriation du sens du travail.