Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Canada : le BAPE rend un rapport critique sur le gaz de schiste

mardi 16 décembre 2014

LE BAPE REND UN RAPPORT CRITIQUE SUR LE GAZ DE SCHISTE

(Québec) L’exploitation du gaz de schiste va noircir le bilan environnemental du Québec et la province n’en retirera pas des avantages financiers suffisants pour compenser l’ensemble de ses coûts, conclut le Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans un rapport rendu public hier.

« Il n’est pas démontré que l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans les basses terres du Saint-Laurent avec la technique de fracturation hydraulique serait avantageuse pour le Québec », peut-on lire en conclusion du rapport.

Les forages dans le sud du Québec entraîneront une série de conséquences environnementales, constatent les commissaires. Ils craignent la détérioration de la qualité de l’air, l’augmentation du bruit et de la circulation routière ainsi que la pollution des eaux de surface et souterraines.

L’industrie pourrait également provoquer une hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la province de 3% à 23% selon l’ampleur de son développement. Cela n’empêcherait pas le Québec de respecter ses engagements internationaux en matière de changements climatiques, précise le BAPE. En effet, les entreprises gazières devraient adhérer au système de plafonnement et d’échange de droits d’émissions en vigueur dans la province.

Acceptabilité sociale

Les commissaires prennent acte de la profonde réticence de la population par rapport à cette industrie. Les forages auraient lieu en pleine vallée du Saint-Laurent, dans la partie la plus densément peuplée du Québec.

« La commission d’enquête a constaté que l’acceptabilité sociale de l’exploration du gaz de schiste, condition essentielle pour aller de l’avant, selon le gouvernement, la majorité des intervenants en audiences publiques et les entreprises gazières elles-mêmes, était loin d’être acquise », note le BAPE.

Québec toucherait des redevances de l’exploitation du gaz de schiste. Mais vu le cours actuel et projeté de cette ressource, ces retombées seraient insuffisantes « pour compenser les coûts et les externalités pour la société et l’environnement ou pour assurer la rentabilité de l’industrie ».

Prudence à Québec

Le gouvernement Couillard a accueilli avec prudence le rapport. Dans une déclaration écrite, le ministre de l’Environnement, David Heurtel, s’est dit conscient « des inquiétudes et des préoccupations de la population » par rapport au gaz de schiste.

Québec avait annoncé en mai la tenue d’une étude environnementale stratégique sur l’ensemble de la filière des hydrocarbures. Les conclusions du BAPE alimenteront cette nouvelle étude, a indiqué le ministre Heurtel hier.

Pour l’opposition, Québec doit aller plus loin. Le député du Parti québécois Sylvain Gaudreault affirme que le gouvernement Couillard doit fermer la porte une fois pour toutes à l’exploitation du gaz de schiste.

« S’il ne nous dit pas ça, ce sera une preuve supplémentaire que le gouvernement veut enfoncer le gaz de schiste dans la gorge des citoyens », a indiqué le député.

L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) abonde dans le même sens. Son président, André Bélisle, estime que les conclusions du BAPE sont toutes aussi valides pour la filière du pétrole de schiste, que Québec songe à développer dans l’île d’Anticosti.

« Partout où il y a de la fracturation hydraulique, il y a des problèmes de qualité de l’air importants, il y a des empoisonnements des nappes phréatiques, a souligné M. Bélisle. Avec tout cela, mis ensemble, le jeu n’en vaut pas la chandelle pour le Québec. »

L’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) a pour sa part plaidé pour la mise en place d’un projet-pilote qui permettrait de démontrer la capacité des producteurs à minimiser les impacts sur l’environnement. L’organisme se montre toutefois fort critique des conclusions du BAPE sur les retombées économiques de l’industrie.

« Pour l’évaluation des impacts économiques, nous ne reconnaissons pas au BAPE l’expertise de procéder à des conclusions aussi hâtives, a indiqué l’Association dans une déclaration écrite. L’APGQ considère que la production du gaz naturel ici même au Québec a des avantages certains pour les communautés locales de même que pour l’approvisionnement général de la province. »

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