Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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La Méditerranée, mer morte en devenir ?

vendredi 21 novembre 2014

PROJET ABYSSEA 2014

À Madame Delphine BATHO

OBJET : LA MÉDITERRANÉE, MER MORTE EN DEVENIR ?

Madame la Ministre,

Vous n’êtes pas sans savoir qu’un projet (presque confidentiel) va transformer l’île du Levant en un Centre d’Expertise et d’Essais en Mer Profonde (CEEMP). Le site a, en effet, été choisi pour ses ultra-grands fonds (2.500 m) qui permettront l’installation de deux plateformes immergées à 1.300 et 2.400 m de profondeur pour l’exploration et l’exploitation de l’offshore profond.

Il semble s’agir d’un Partenariat-Public-Privé (PPP) puisque la société Abyssea a concouru à l’appel à projets de l’Etat. Le Centre servira à ceux qui - comme la COMEX - développent des systèmes, engins et équipements sous-marins, mais aussi qui voudront aussi effectuer des tests et des démonstrations en grandeur réelle, sur la base des deux stations sous-marines. Ces dispositifs ouvriront surtout d’importantes perspectives aux industries pétrolières minières qui opèrent à des profondeurs de plus en plus importantes et ont donc besoin d’expérimenter leurs nouvelles technologies en situation réelle.

Puisque la plateforme n°1 aurait dû être opérationnelle en octobre 2012, on peut - dès lors - se demander si la récente abrogation de la Zone de Protection Écologique par le Décret n° 2012-1148 du 12 octobre 2012 ne sous-entend pas l’aval de votre Gouvernement au projet initié en 2010, puisque la transformation en Zone Economique Exclusive autorise désormais la mise en place « d’îles artificielles et autres installations ou ouvrages ».

Á quand l’étude d’impact et l’enquête publique autour de ce projet qui interpelle et inquiète tous les défenseurs de la « grande bleue » ?

En effet, il met en grand danger, non seulement l’environnement, mais la faune pélagique exceptionnelle (baleines, cachalots, dauphins, tortues marines, etc…) en Méditerranée et particulièrement les cétacés qui localisent leurs proies par émissions d’ondes spéciales et risquent d’être perturbés par les simulations acoustiques puisque "les échouages massifs de cachalots et baleines seraient bien dus à leur exposition à des sources sonores artificielles".

Les cétacés - tels les requins ou les cachalots - qui fréquentent les grands fonds pour leurs chasses ou leurs courses migratoires seront désormais également exposés et en danger de détresse aigue, de même que seront menacés les écosystèmes des fosses abyssales d’une grande fragilité, jusqu’ici peu touchés par les activités humaines. _ De plus, on ne peut éluder que – dans la course aux énergies fossiles - les ressources d’hydrocarbures des grands fonds marins pourraient représenter cinq ans de consommation mondiale.

Qu’adviendra t-il alors de la Méditerranée, une des mers déjà les plus polluées au monde, en cas de pollution par les hydrocarbures ou de disparition de sa biodiversité ? Mer presque fermée, on peut craindre que la Méditerranée soit ainsi en passe de devenir mer morte !

Aussi, nous défenseurs de l’environnement et de la mer Méditerranée, demandons – conformément à la Charte de l’environnement ( loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005) - qu’il soit procédé à l’étude d’impact et à l’enquête publique issue de la réforme entrée en vigueur le 1er juin 2012 par le Décret n° 2011-2019 du 29 décembre 2011 portant réforme des études d’impact des projets de travaux, d’ouvrages ou d’aménagements, et notamment eu égard à l’Annexe à l’article R122-2_10°) Travaux, ouvrages et aménagements sur le domaine public maritime et sur les cours d’eau.

Dans l’attente, nous vous prions de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de notre très haute considération.

Pour les signataires :
Danièle Favari,
Juriste en droit et droit européen de l’environnement

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