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La chute des prix du GNL pourrait menacer des projets
vendredi 15 août 2014
LA CHUTE DES PRIX DU GNL
POURRAIT MENACER DES PROJETS
Article sur Les Echos.fr
Le prix spot du Gaz Naturel Liquéfié a perdu 40 % depuis le printemps. Cette baisse est en partie saisonnière mais des experts craignent une bulle.
Les compagnies pétrolières suivent avec attention l’évolution des prix du gaz naturel liquéfié (GNL). Car s’ils ne remontent pas sensiblement cet hiver, de nombreux grands projets pourraient devoir être abandonnés dans le monde.
Le GNL a en effet vu son prix spot s’effondrer depuis le printemps : de 20 dollars environ par million de BTU (British thermal unit, l’unité de référence) en mars 2014, il est tombé à moins de 11 dollars ces derniers jours. Soit une chute de plus de 40%.
Une partie de cette baisse est liée à la saisonnalité habituelle du gaz naturel. La consommation étant plus faible, les prix sont naturellement détendus en été. Mais le creux est particulièrement prononcé cette année : .......................
Les industriels français, comme GDF Suez et Total, estiment que la situation reste très ponctuelle et que les prix remonteront dès l’automne. ........................
Certains experts sont cependant plus prudents. Car le nombre élevé de projets d’usines de liquéfaction va entraîner une hausse de la production à court et moyen termes. L’usine PNG LNG d’ExxonMobil, en Papouasie-Nouvelle Guinée (6,9 millions de tonnes de capacité annuelle) a déjà démarré en mai dernier. Et près de 100 millions de tonnes supplémentaires devraient arriver sur le marché d’ici à 2020, soit 30 % de plus que les 286 millions de tonnes de la fin de 2013.
L’Australie concentre de nombreux projets, mais la file s’allonge aussi aux Etats-Unis. L’américain Cheniere y construit déjà une usine à Sabine Pass, et le projet Cameron de Sempra, auquel participe GDF Suez, devrait être lancé cet été. Total a de son côté lancé en décembre avec son partenaire Novatek son méga-projet Yamal, dans l’Artique russe.
Les projets en cours ne sont pas menacés. « La plupart ont déjà pré-vendu une grande partie de leur production », explique Vincent Demoury, délégué général adjoint du syndicat des importateurs de GNL (GIIGNL). Mais de nombreuses usines envisagées pourraient être remises en cause si le prix du GNL reste au niveau actuel. Rien qu’aux Etats-Unis, on compte près d’une trentaine de projets destinés à l’exportation du gaz de schiste américain. Les pays de l’Afrique de l’Est, Mozambique ou Tanzanie, prévoient de même de lourds investissements. « Mais les projets dont le coût de revient (production, fret et regazéification) est supérieur à 10 dollars le MBTU (arrivé en Asie) auront du mal à trouver des financements », estime Thierry Bros. Déjà, l’australien Woodside a renoncé à participer à Leviathan, en Israël, et Shell a suspendu plusieurs projets en Amérique du Nord.
Enfin, le méga-contrat signé le 21 mai dernier entre la Russie et la Chine, pour la fourniture, par gazoduc, de 38 milliards de mètres cubes de gaz par an pendant 30 ans, pourrait contribuer au mouvement en réduisant la demande chinoise en GNL.
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