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Un oléoduc de Total provoque une mini marée noire en Seine-Maritime
mercredi 25 juin 2014
UN OLÉODUC DE TOTAL PROVOQUE UNE MINI MARÉE NOIRE EN SEINE-MARITIME
La rupture d’un oléoduc a provoqué un geyser de pétrole dans un parc régional de Seine-Maritime, fin mai. L’entreprise Total, responsable de cet équipement, s’emploie à faire disparaître les traces de la pollution. Ce pipeline alimente la raffinerie de Grandpuits, principal pourvoyeur de produits pétrochimiques pour la région Ile-de-France, qui tourne désormais au ralenti.
Quelles seront les conséquences écologiques et humaines de cet accident ?
Les habitants de Saint-Vigor-d’Ymonville (Seine-Maritime) assistent depuis plusieurs semaines à un incessant ballet de camions : plus de 350 citernes ont été remplies d’un mélange d’eau et de pétrole. Le 26 mai, le pipeline qui traverse le village, situé dans le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande, s’est percé, provoquant une importante fuite de pétrole. La fuite est repérée à 6 heures du matin sur ce pipeline d’environ 260 km de long, l’un des 17 qui quittent Le Havre pour approvisionner les raffineries de l’Hexagone.
A l’intérieur, le pétrole circule à une pression d’environ 69 bar – à titre de comparaison, l’eau circule dans les canalisations à une pression de 3 à 4 bar. Un geyser s’élève et retombe sous forme liquide et en gouttelettes sur le terrain environnant. L’entreprise Total, en charge de l’équipement, déclare avoir réagi dès la détection du problème [1] et déclenché immédiatement le plan de sécurité et d’intervention (PSI). Toutes les opérations du pipeline sont arrêtées, un périmètre de 300 mètres est installé, des barrages sont posés dans les fossés.
Total gère la crise
La gestion de la crise – y compris la communication – est entièrement prise en charge par le géant pétrolier.
La préfecture de Seine-Maritime refuse de transmettre des informations sur l’avancée des travaux et renvoie systématiquement vers l’entreprise.
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La dépollution des sols devrait durer quelques semaines encore.
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Une clôture est en cours d’installation pour « éviter toute intrusion animale sur le site ». S
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Nappes phréatiques en danger ?
Selon Total, la nature devrait vite regagner ses droits une fois l’intégralité du pétrole évacué, car la composition de ce terrain (argileux, donc peu perméable) empêche les infiltrations et protège les nappes d’eau souterraines. Une analyse contestée par Écologie pour le Havre : « La zone touchée se trouve à proximité de la Mare Plate, qui est une zone humide. Selon nous, le terrain argileux est interrompu à cet endroit. » Ce qui signifierait un risque d’infiltration du pétrole dans la terre et une possible contamination des nappes phréatiques. Total vient d’installer quatre piézomètres, des instruments qui permettent d’analyser la composition d’une nappe. Les associations attendent de pouvoir faire leurs propres analyses.
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Une raffinerie qui tourne au ralenti
Combien coûtera la remise en fonctionnement de l’ensemble du pipeline ? Total ne souhaite pas communiquer sur le sujet.
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A l’autre bout du pipeline, à la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne), faute de produits à traiter, la moitié des installations sont à l’arrêt. L’activité pourrait être interrompue prochainement, confirme Eric Sellini, coordinateur CGT au sein du groupe Total.
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Les capacités de traitement de la raffinerie de Grandpuits, environ 5 millions de tonnes de pétrole par an, sont faibles par rapport à d’autres établissements – plus de 15 millions de tonnes dans la raffinerie de Normandie par exemple. Mais il s’agit du principal pourvoyeur de produits pétrochimiques pour la région Ile-de-France.
La raffinerie continue d’alimenter la région via ses stocks, mais l’appui d’autres installations est indispensable, comme celles du Havre et de Dunkerque. Pas de risque de se retrouver à cours d’essence dans les stations parisiennes, mais les camions citernes devraient encore plus circuler sur les routes franciliennes dans les prochaines semaines.
Lire l’article de Morgane Thimel sur Bastamag.net