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Gaz de schiste : pourquoi les estimations en France sont fausses
vendredi 14 juin 2013
Gaz de schiste : pourquoi les estimations en France sont fausses
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Extraits :
Combien de mètres cubes de gaz de schiste dorment sous nos pieds ?
Un quart de moins que ce que l’on pensait, a annoncé lundi, l’Agence américaine de l’énergie.
Mais pour les géologues français, aucune estimation ne tient la route.
Mais la France, comme la Pologne, est restée sur le banc. Pire, elle dégringole au classement.
Tandis qu’en 2011, l’Hexagone fanfaronnait en dixième place mondiale des pays dotés de sous-sols riches en gaz de schiste (avec un magot estimé à 5.100 milliards de mètres cubes), elle est aujourd’hui sortie du classement américain. Entre temps, près de 1200 milliards de m3, soit 24% des réserves précédemment estimées, semblent s’être évaporés.
Sur certaines zones, la baisse est encore plus marquée. Ainsi, le bassin du Sud-est (un triangle situé grosso modo entre Montpellier, Nice et Grenoble) renfermerait dix fois moins de ressources que celles évaluées il y a deux ans. De tels écarts laissent les géologues dubitatifs.
« Pour estimer la quantité de gaz de schiste il faut mesurer la surface occupée par les roches mères qui en produisent, estimer leur profondeur et, à partir d’échantillons, déterminer leur productivité », détaille le chercheur, « ensuite c’est simple comme une multiplication ». _ Mais en France, le calcul butte sur la troisième variable : la capacité d’une roche à produire du gaz. Celle-ci dépend de la quantité de matière organique présente, mais aussi de la température et de la pression auxquelles elle est soumise.
« Or sans forage, impossible de connaître ces paramètres », souligne Michel Cathelineau.
« Les experts de l’EIA considèrent uniquement la quantité de matière organique, c’est-à-dire l’ingrédient de base, ce qui n’est pas suffisant », renchérit François Kalaydjian.
Pas d’avancée majeure depuis deux ans
Alors comment expliquer que les conclusions divergent des chiffres précédents ?
« Bizarrement entre 2011 et aujourd’hui, les périmètres étudiés ont changé », s’étonne François Kalaydjian à l’IFP, avant de poursuivre : « _ Certaines zones présentes dans l’étude il y a deux ans, ne sont même plus mentionnées, sans que l’on puisse se l’expliquer. »
Des explorations pour mettre fin au débat ?