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Gaz de schiste : le miracle va se transformer en cauchemar
mercredi 12 juin 2013
Gaz de schiste : creuse, Marcel, creuse et tant pis si ça chauffe !
Lire l’article de Benjamin Dessus sur Médiapart.fr
Extraits :
........... L’engouement qu’affichent en France le Medef, l’Office parlementaire des choix scientifiques et techniques, une partie des partis politiques et les gouvernements de plusieurs pays européens repose sur les récits du succès de la ruée sur les gaz et le pétrole de roche mère (qu’on appelle improprement gaz et huile de schiste) qui s’est produite ces dernières année aux Etats-Unis ..........
......... la fracturation hydraulique ......... Cette opération ne se fait évidemment pas sans dégâts : mitage des paysages, consommation d’eau, pollution des nappes phréatiques, etc. ...........
....... Les chiffres 2 à 4 puits /km2, 1,5 à 2 hectares pendant le forage et 0,4 à 1,2 hectares en phase d’exploitation., 4 à 10% du territoire occupé pendant le forage, 2 à 4% pendant l’exploitation. 15 000 à 20 000 m3 d’eau (300 camions de 50t) par puits pour la fracturation dont la moitié reste dans le sol et risque de migrer et l’autre moitié doit être stockée dans un bassin de taille olympique et dépolluée. 150 t de produits chimiques, 1200 tonnes de sable, 150 tonnes d’acier définitivement perdus… ...........
...... Certains signaux annonciateurs devraient nous faire réfléchir
On apprend d’abord que depuis 2012 aucun nouveau puits de gaz de schiste n’a été creusé aux Etats- Unis. Le prix du marché du gaz aux Etats-Unis, qui est tombé autour de 3 dollars le mmBtu (1) du fait de la surproduction de gaz, ne permet plus de rentabiliser l’investissement des forages. Le prix d’équilibre se situerait actuellement plutôt vers 7 à 8 dollars/mbtu. Les foreurs se sont donc brutalement reportés vers les forages d’huile de schiste, bien plus rentables, car le prix du pétrole reste élevé. Et comme ces puits coproduisent généralement du gaz, le pétrole subventionne le gaz ainsi bradé ........
....... On commence aussi à prendre conscience d’une caractéristique très particulière de ces ressources qui était passée largement inaperçue dans l’euphorie générale : les puits de gaz et huile de schiste ont une durée de vie très limitée, de 5 à 6 ans, et leur productivité souvent forte les premiers mois décroît très vite au fil des mois. Les puits de gaz ou de pétrole conventionnel au contraire ont des durées de vie de 30 à 50 ans et produisent sans faiblir à leur débit nominal pendant des dizaines d’années ............
...... Conséquence immédiate : pour maintenir la production à son niveau il faut continuer à creuser à un rythme élevé, sans quoi, en quelques années à peine, la production s’effondre .......
Ces quelques éléments mettent en relief l’extrême fragilité du modèle physique et économique sur lequel repose cette « révolution »
.......... Le dernier point que les thuriféraires des gaz de schiste tentent à tout prix de dissimuler est la question des émissions de gaz à effet de serre associée à la production de gaz de schiste.
De nombreuses études universitaires récentes montrent que la mise en exploitation des champs de gaz de roche mère aux Etats-Unis s’accompagne d’émissions atmosphériques de méthane nettement plus importantes que celles observées sur les puits conventionnels de gaz naturel .........