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Gaz de schiste et propagande : le chant des sirènes et le doux murmure des multinationales
samedi 8 juin 2013
Gaz de schiste : des fracturations hydrauliques ont-elles eu lieu en France ?
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"La technique de la fracturation hydraulique a été utilisée de façon répétée en France au cours des dernières décennies, sans qu’aucun dommage n’ait été signalé."
Voilà l’argument phare du rapport d’étape présenté, jeudi 6 juin, par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), pour plaider en faveur d’une exploration et exploitation "maîtrisées" des gaz et pétrole de schiste français.
"La France possède toutes les compétences scientifiques, techniques et industrielles, à tous les niveaux de la filière, pour créer une filière de fracturation propre", conclut le rapport, qui incite le gouvernement à faire l’inventaire des ressources que renferme le sous-sol français.
L’argument est fallacieux. Car en réalité, sur les quarante-cinq fracturations, quarante-trois concernent du pétrole conventionnel et s’avèrent très différentes des opérations telles qu’elles sont menées outre-Atlantique dans les gisements de schiste.
(dans un gisement conventionnel) Le forage d’un puits vertical suffit alors à le faire remonter à la surface ; les hydrocarbures non conventionnels, au contraire, nécessitent, le long d’un forage souvent horizontal, de nombreuses opérations de fracturation de la roche, en injectant d’énormes quantités d’eau, de sable et de produits chimiques sous pression – ce que l’on appelle la fracturation hydraulique.
Cette technique peut néanmoins être également utilisée dans le cas des gisements conventionnels.
La technique, que les professionnels désignent dans ce cas davantage sous le nom de "stimulation hydraulique", consiste aussi à envoyer de l’eau, du sable et des produits chimiques sous pression. "Mais leurs quantités sont très inférieures à celles utilisées pour récupérer des hydrocarbures non conventionnels", assure François Kalaydjian directeur adjoint ressources à l’Institut français du pétrole et des énergies nouvelles.
Le groupe pétrolier canadien Vermilion, cité par le rapport parlementaire comme ayant mené le maximum d’opérations de fracturation hydraulique dans le Bassin parisien, a ainsi procédé essentiellement à des "stimulations hydrauliques". "Entre 2002 et 2010, nous avons réalisé quinze fracturations pour accroître le taux de production de nos puits de pétrole conventionnel", confirme Jean-Pascal Simard, directeur des relations publiques Vermilion Europe.
Deux opérations supplémentaires, en revanche, portent bien sur un gisement de pétrole de schiste localisé dans la roche-mère du Lias (ou Jurassique inférieur), mais elles relèvent davantage de l’expérimentation. En juin 2010, Vermilion a ainsi lancé son programme d’exploration des ressources en huiles et gaz de schiste du Bassin parisien, sur le site de Champotran (Seine-et-Marne), en utilisant deux puits verticaux existants, et non des forages horizontaux comme aux Etats-Unis.
"Dans chacun des puits, nous avons procédé à une fracturation hydraulique pour casser la roche-mère. Le premier n’a rien donné, mais le second puits, lui, nous a permis de récolter une dizaine de barils de pétrole non conventionnel par jour", livre Jean-Pascal Simard. Ce puits, Champotran 29D, dont la production se poursuit à raison de la quantité infime d’un baril par jour, s’avère le seul en France à produire des hydrocarbures non conventionnels, selon l’Union française des industries pétrolières.
L’expérience de la France en la matière ne coule donc pas de source.
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Les collectifs "Stop Gaz et Huiles de Schiste" dénoncent le chant des sirènes et le doux murmure des multinationales destinées à abuser les citoyens et faire pression sur les parlementaires.
Le Colllectif 07 vous invite à lire l’expertise de sa commission scientifique : PRÉSENTATION DE LA ROCHE-MÈRE ET DES GISEMENTS CONVENTIONNELS ET NON CONVENTIONNELS.