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Sommet de l’Energie : l’UE et F. Hollande vont-ils enterrer toute transition ?
mardi 21 mai 2013
Sommet de l’Energie : l’UE et F. Hollande vont-ils enterrer toute transition ?
20 mai 2013 Par Maxime Combes
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Transition énergétique : pendant que journalistes et ONG ont les yeux rivés sur le débat franco-français, le sommet de l’Energie européen du 22 mai pourrait avaliser les gaz de schiste et minorer la lutte contre les changements climatiques au profit de « la compétitivité-coût et de la sécurité d’approvisionnement ».
Décidé lors du dernier Sommet européen des 14 et 15 mars, le Sommet de l’Energie du 22 mai fait partir des rencontres thématiques que le Conseil européen va tenir dans les mois à venir pour agir en faveur de « la croissance économique et la compétitivité européennes ». Le brouillon de la déclaration finale préparé par les services du président du Conseil Herman Van Rompuy, et rendu public par la presse, précise clairement l’optique dans laquelle les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 pays de l’Union européenne sont supposés travailler : « les prix et les coûts élevés de l’énergie nuisent à la compétitivité européenne ».
A cet effet, les chefs d’Etat sont invités à se mettre d’accord sur quatre types de recommandations : achever la libéralisation du marché intérieur de l’énergie et réaliser l’interconnexion physique des marchés ; assurer un cadre stable et prévisible facilitant les investissements et permettant de construire les infrastructures énergétiques, en Europe et hors de ces frontières, nécessaires à ce marché intégré ; diversifier l’approvisionnement en faisant notamment appel aux ressources domestiques. Il est ainsi proposé en toute lettre d’avoir un « recours plus systématique aux sources d’énergie domestiques, à la fois conventionnelles et non conventionnelles ». Par sources non conventionnelles domestiques, il est clairement fait référence aux gaz et pétrole de schiste.
La Commission européenne est encore plus explicite. Dans la contribution qu’elle a rédigée pour ce Sommet de l’énergie, elle préconise « l’exploitation des sources d’énergie conventionnelles et non conventionnelles ». En s’appuyant sur l’exemple du « boom des gaz de schiste aux Etats-Unis » et sur un « scénario optimiste » d’une étude qu’elle a diligentée, elle affirme que l’exploitation des gaz de schiste en Europe pourrait permettre de maintenir à 60 % sa dépendance aux importations de gaz, au lieu des 85 à 90 % promis pour les prochaines années. Loin d’assurer l’indépendance en gaz souvent annoncée publiquement, l’exploitation des gaz de schiste, et plus largement des ressources non conventionnelles, apparaît aujourd’hui comme l’un des objectifs clefs des instances européennes. Le commissaire à l’Energie Günther Oettinger ne s’en est d’ailleurs pas caché. Profitant de la publication du Livre vert de la commission sur les objectifs climatiques de l’UE à l’horizon 2030, il s’était déclaré favorable à l’exploitation des gaz de schiste.