Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Contribution d’Attac France à la consultation de la Commission Européenne

samedi 23 mars 2013

Contribution d’Attac France à la consultation de la Commission Européenne.

« Les combustibles fossiles non conventionnels (par ex. le gaz de schiste) en Europe. »


http://ec.europa.eu/yourvoice/ipm/forms/dispatch?form=SHALEGAS&lang=fr

La consultation publique que la Commission européenne a ouvert (1) considère pour acquis « le développement des combustibles fossiles non conventionnels » et elle cherche à « l’accompagner de garanties sanitaires, climatiques et environnementales adéquates et d’un maximum de sécurité et de prévisibilité juridiques ».

Attac France réaffirme au contraire, avec fermeté, son opposition totale à l’exploration et l’exploitation de nouveaux combustibles fossiles en France, en Europe et ailleurs sur la planète.
Affirmée avec force par plus de 40 organisations européennes en avril 2012 (2), cette position prend au pied de la lettre la décision prise lors de différentes conférences internationales et consignée dans les politiques et directives européennes, visant à tout faire pour stabiliser le climat et ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique global d’ici la fin du siècle.

Pour ne pas aller au-delà de cette limite fatidique, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a écrit dans son rapport (3) annuel World Energy Outlook 2012, que « notre consommation, d’ici à 2050, ne devra pas représenter plus d’un tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles ».
Ce qui revient à laisser dans le sol plus des deux tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles. Ces résultats sont bien connus (4) et les ordres de grandeur sont indiscutables : il faut laisser dans le sol la majorité des réserves actuelles et conjointes de pétrole, de gaz et de charbon.

A quoi bon donc poursuivre les explorations et forages pour extraire du pétrole, du gaz ou du charbon toujours plus loin, toujours plus profond ?
Extrêmement coûteuses et dévastatrices pour l’environnement et les populations (5), les explorations d’hydrocarbures non conventionnels, comme les gaz et pétrole de schiste, ne sont donc pas compatibles avec les objectifs climatiques que se sont donné la Communauté internationale et l’Union Européenne.
Avec ce parti pris visant à « accompagner » « le développement des combustibles fossiles non conventionnels », la Commission européenne foule aux pieds ces engagements.

Attac France exige donc de la Commission européenne, du Conseil européen et du Parlement européen qu’ils prennent la seule décision possible, fondée sur le respect des objectifs que se sont fixé l’Union Européenne et ses Etats membres, consistant à décréter un moratoire général sur toute nouvelle exploration d’hydrocarbures sur le sol européen. Il ne s’agit donc pas d’encadrer la fracturation hydraulique mais de laisser dans le sol les hydrocarbures.

Une telle décision libérerait les financements nécessaires aux politiques de sobriété et d’efficacité énergétiques dont nous avons besoin pour transformer profondément nos modèles de production et de consommation.

Tout autre décision qu’un tel moratoire reviendrait à nier le réchauffement climatique global et miner les engagements et toute crédibilité de l’Union européenne en matière climatique.

Attac France, le 21 mars 2013.

1 http://ec.europa.eu/yourvoice/ipm/forms/dispatch

2 http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/document_de_positionnement_sur_les_gaz_de_schiste.pdf

3 http://www.worldenergyoutlook.org/

4 Sur la base d’une étude de 2009 du Potsdam Institute for Climate Impact Research, il a été démontré qu’il ne fallait pas émettre plus de 565 gigatonnes d’équivalents CO2 d’ici à 2050 pour avoir 4 chances sur 5 de ne pas dépasser la barre fatidique des 2°C. Or, la combustion de toutes les réserves prouvées de pétrole, charbon et gaz de la planète engendrerait 2 795 gigatonnes de CO2, soit 5 fois plus. Dit autrement, selon ces données, 80% des réserves d’énergies fossiles actuelles ne doivent pas être extraites et consommées.

5 Comme le montrent de nombreux exemples aux Etats-Unis, au Canada, en Angleterre et ailleurs, l’exploitation de gaz et huiles de schiste suscite d’innombrables pollutions chimiques et toxiques, des conséquences sanitaires sur les populations, le gaspillage d’eau potable, la destruction des territoires, des tremblements de terre, etc.