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Débat à l’Académie de Sciences ce 26 février.
mardi 26 février 2013
Gaz de schiste : un débat biaisé par l’Académie des sciences ?.
Article de Maxime Combes sur BastaMag.net.
L’Académie des sciences va remettre les clefs du débat sur les gaz de schiste à un... climato-sceptique.
Ce 26 février, elle organise une conférence-débat intitulée « Les gaz de schiste », dont la préparation et l’animation ont notamment été confiées à Vincent Courtillot.
Ce géophysicien, proche de Claude Allègre, est un des plus fameux climato-sceptiques français. Alors que le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat) a établi que le réchauffement climatique planétaire actuellement observé est imputable à l’augmentation de la teneur de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, Vincent Courtillot considère encore, rapporte l’AFP, que c’est une « thèse stupide ».
Cette conférence fait suite au rapport publié en janvier par l’Académie des Sciences, qui défendait une exploration et exploitation rapides des gaz et pétrole de schiste sur le territoire français. Et cela en dépit de la loi de juillet 2011 interdisant l’utilisation de la fracturation hydraulique, la seule technique permettant à ce jour d’exploiter ces hydrocarbures non conventionnels.
Ce rapport affirme que « les conséquences potentielles économiques positives sont trop importantes […] pour négliger cette nouvelle ressource », tout en critiquant « que des décisions aient été prises hâtivement ».
A l’inverse, les recommandations du dernier rapport de l’Agence Internationale de l’Energie de décembre 2012 préconisent de ne pas consommer d’ici 2050 « plus d’un tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles », afin de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement global maximal d’ici la fin du siècle.
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Transition énergétique : l’Académie des sciences disqualifiée.
Article de Maxime Combes sur Médiapart.fr.
En publiant un rapport prônant une exploitation rapide des gaz et pétrole de schiste en en confiant un débat sur les gaz de schiste à un climato-sceptique notoire, l’Académie des sciences vient de perdre tout crédit en matière de transition énergétique.
En janvier 2013, l’Académie des sciences publie un rapport intitulé La recherche scientifique face aux défis de l’énergie, présentant « la contribution de l’Académie des sciences aux débats sur l’énergie et sur la transition énergétique » en établissant une série de neuf recommandations pour intervenir dans le débat public ouvert par le Gouvernement.
L’Académie des sciences est supposée réunir des chercheurs éminents chargés de « promouvoir la recherche scientifique ». Par ailleurs, les défis de la transition énergétique mêlent inextricablement des savoirs des sciences physiques, de chimie, de sciences économiques et sociales, d’urbanisme, d’architecture, de climatologie, d’écologie, voire de sciences politiques, etc. C’est donc avec intérêt que nous nous sommes plongés dans la lecture attentive de la synthèse de ce rapport, avant de l’acheter (29 € quand même).
Et là, quelle surprise ! Nous ne sommes pas allés plus loin que la lecture de cette synthèse tellement elle déshonore le travail scientifique en la matière. La série de neuf recommandations est digne d’un (très) mauvais rapport de lobbyistes défendant à la fois le statu-quo nucléaire et les intérêts des entreprises pétrolières et gazières.
Ces recommandations s’appuient sur des postulats discutables qui consisteraient à « respecter les objectifs économiques fondamentaux » et « préserver l’indépendance énergétique de notre pays ». Ce qui revient à faire du modèle économique actuel un modèle intangible. Business as usual, cela ne se discute pas.
Quant à « préserver l’indépendance énergétique du pays », faut-il ici rappeler aux auteurs que la France importe 98 % du gaz et 99 % du pétrole et charbon qu’elle consomme. Idem avec le nucléaire, puisque la totalité de l’uranium nécessaire aux 58 réacteurs est importé, dont une part importante provient du Kazakhstan et du Niger qui sont par ailleurs des régimes autoritaires et non démocratiques.
Au final, seules les productions d’électricité provenant de l’hydroélectrique, du photovoltaïque ou de l’éolien, et une part des agrocarburants, contribuent à « l’indépendance énergétique du pays », soit à peine 10 % de l’énergie primaire consommée en France (principalement hydraulique).
Preuves de l’ignorance ou de la mauvaise foi des auteurs.
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