Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Gaz de schiste : Intensification de la propagande

mercredi 1er août 2012

A lire sur le site du Collectif Rhône Nord : http://stopgazdeschiste.org

Le gaz de schiste, si vous ne savez pas encore de quoi il s’agit, informez-vous. GASLAND , révèle ce qu’il faut en savoir pour prendre une position éclairée. Après avoir vu ce film, bien peu de gens sont prêts à se positionner pour l’exploitation des gaz de schiste. C’est bien simple, même des élus de droite sont officiellement contre…

En tout cas, selon l’industrie des pétroliers, il fallait faire quelque chose. Il n’aura fallut que quelques mois pour décider quoi. Employer une firme de relations publiques pour orchestrer la propagande.

Pour, tout d’abord, dégommer Gasland. En préparant une réponse point par point aux faits montrés dans le film. Le nouveau court métrage de Josh Fox, le réalisateur de Gasland, est d’ailleurs en ligne… Il s’agit d’une réponse à cette réponse faite par les industries du gaz à son premier film. (Vous suivez ? Non ? Alors l’objectif des pétrolier est déjà atteint….)On y apprend que l’entreprise de relation publique employée pour mener cette basse tache est la même que celle qui a fait prendre 10 ans de retard à la lutte anti-tabac…

Pour, ensuite s’ouvrir la porte des grand media pour introduire du doute et proposer l’exploration. (Qui sera décrite comme la”solution intermédiaire raisonnable” alors qu’elle n’est, extérieurement et du point de vue des conséquences, pas différente de l’exploitation. Et qu’elle n’a pas de sens si on ne veut pas…explorer ensuite !!!)

C’est l’édito de la Une du monde du 25 juillet : “N’enterrons pas le débat sur les gaz de schiste.”où, en introduction on se pose la question : “Faut il vraiment, a priori, renoncer à cette ressource ?”

Le simple fait de poser la question est déjà un positionnement face à l’état d’esprit ambiant. Il s’agit d’une tentative de remettre la balle au centre. “Dans le fond…“/ “Après tout…” / ” A-t-on raisons de…” Des expressions qui servent toujours à rouvrir le dossier.

Et quand il est ouvert, c’est le déversement d’arguments :

“La France a une position de principe, rappelée le 20 juillet par Delphine Batho, la ministre de l’écologie : jugée trop dangereuse, la fracturation hydraulique y est prohibée. Mais comment savoir, inventer, progresser si l’exploration même est interdite ? Les arguments des scientifiques sont sérieux, ceux des pétroliers aussi.“

“Etats-Unis sont peut-être à la veille d’une nouvelle phase de croissance” “les pétroliers américains ont perfectionné les techniques de fracturation hydraulique.” “Leur dépendance au pétrole importé ne cesse de diminuer, de même que leurs coûts énergétiques.“

Le seul argument négatif (Il faut bien en donner un, on fait mine d’ouvrir un débat, je vous rappelle…) est immédiatement contré :

“Plusieurs études scientifiques tirent pourtant le signal d’alarme. La fracturation hydraulique serait dangereuse pour la nature et pour l’homme. De fait, Washington prépare des normes d’exploitation plus sévères.“

Ce qui n’est pas dit dans cet “article”, ni même dans le gros dossier des pages intérieures, c’est que les USA ont déjà des lois, sur l’eau notamment mais aussi sur l’exploitation. Ces lois n’étant pas faites respectées (Revoyez Gasland) par une autorité indépendante, ou juste ignorées par les industrielles auxquels on fait confiance quand ils disent “Tout est normal”. Dans ces conditions, le durcissement de la loi ne changera rien.

Ce qui n’est pas non plus dit dans l’article, c’est qu’il fait suite à un voyage au USA, un grand “reportage” au Texas.

Financé par Chesapeak Energy Corporation, exploitant de… gaz de schiste (dont notre Total bien de chez nous possède 25%) !

C’est le site arretsurimages.net qui s’en fait l’écho.

Il relaie également le fait que France 2 a fait un sujet au JT, le 17 Juillet de la même teneur. On y voit le dangereux Claude Allègre y faire du storytelling dans les règles de l’art (“Interdire la prospection mais pourquoi ? Imaginez, vous êtes assis sur un tas d’or, mais vous ne voulez pas le savoir ?” [sourire moqueur]) Il oublie de signaler “or radioactif” pour que l’image soit parfaite. Et puis, quel intérêt de savoir qu’il y en a ? Si on préfère le laisser là où il est, autant ne pas savoir qu’il y est, non ? ) On y entend le président de l’Union des Industrie Pétrolière, marchant sous de beaux arbres verts, assener point par point les arguments que nous allons, j’en suis certain, entendre massivement dans les semaines à venir : ça crée des emplois et c’est une ressource, donc ça crée de la croissance et de la compétitivité. Temps d’antenne cumulé pour les 2 : un tiers du sujet soit 1 minute. Temps d’antenne pour le maire de commune positionné contre, 10 secondes. Il aura juste servi de caution, histoire de dire qu’il a eu pluralité des opinions exprimées. Quant aux diagrammes qui illustrent le tout, il sont carrément pro-exploitation. L’un parle des USA et explique qu’on a créé 600 000 emplois. L’autre est incomplet au possible et laisse apparaître l’exploitation comme une chose nette et contrôlée. Il aurait pu être fait par Total.

France 5 fait pareil le 24 juillet. un “C dans l’air” avec 4 experts dont 3 pour et 1 bôf.

Le 17 juillet, le patron de GDF-Suez Gérard Mestrallet déplorait dans La Tribune que le gaz de schiste soit “devenu un sujet tabou” en France.

Mais avant même cela, le 12 Juillet, c’est Claude Perdriel, grand patron, entre autre de presse, et membre du conseil de surveillance du Monde(!), qui signait une tribune ouvertement pro-gaz de schiste dans un de ses propres journaux, Challenge… Même rengaine “100 000 créations d’emplois” “Usine sauvée” avec une subtilité supplémentaire “Augmentation du pouvoir d’achat car baisse des coûts de chauffage.” pour aboutir à la même conclusion “Cela mérite peut-être d’y réfléchir” (Qu’est ce qu’on a fait jusque là ???) Et je passe sur les bassesses rhétoriques que sont les appels à la peur ou la minimisation…

12,17, 17, 24, 25 juillet, autant de sujets “pour” en aussi peu de temps, avec quasiment tous les mêmes angles d’attaque et conclusions… L’industrie de la propagande pro-gaz est lancée à plein régime en prévisions de la rentrée… Il va falloir faire avec et, j’aimerais vous rappeler que, dans ce cas, et en complément de l’information sur le gaz de schiste, toute aussi importante, la clef de la réussite dans la lutte contre le gaz de schiste pourrait bien se trouver dans l’autodéfense intellectuelle. Au risque de se retrouver dans un “débat” qui ne servirait qu’à nous faire perdre de notre énergie en de vaines discussion, à détourner l’attention des problèmes, et, au final, à nous obliger à laisser du terrain aux pétrolier.