Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

Accueil > Articles divers & actualités > Les ambigüités de Delphine Batho

Les ambigüités de Delphine Batho

samedi 21 juillet 2012

Les ambigüités de Delphine Batho

Le site "Stop Gaz Vigannais.org" propose un intéressant article à propos de l’ambiguité de la communication du gouvernement en place.

L’article :

Plusieurs organes de presse, ainsi que des opposants au gaz de schiste, semblent se réjouir, du moins se dire rassurés par les propose que la Ministre de l’écologie Delphine Batho a tenu le 20 juillet sur RMC et BFMTV. Elle y affirme en effet son opposition à l’exploitation du gaz de schiste :"Le gouvernement maintient clairement et nettement sa position sur l’interdiction de l’exploitation des gaz de schiste", en contradiction avec des déclarations récentes d’Arnaud Montebourg, pour qui la question devait à nouveau être posée.

Mais il faut l’écouter de plus près, et lire entre les lignes.

Elle n’évoque que le gaz de shiste, sans parler de l’huile de schiste, qui constituerait un Eldorado dans le sous-sol du Bassin parisien, et pour lequel des forages d’exploration ont commencé et vont continuer tout à fait officiellement. Gaz ou huile, les techniques sont les mêmes, tout aussi sales et dangereuses. C’est peut-être un oubli de sa part...

Elle utilise (RMC) le terme de "fracture hydraulique" au lieu de fracturation. Ce n’est pas très grave, on comprend quand même, ça peut détendre l’atmosphère d’une réunion, mais ça fait un peu amateur pour un Ministre, qui a du lire ses dossiers trop rapidement.

Elle n’évoque que l’interdiction de l’exploitation, en oubliant l’exploration. Oubli involontaire ? Le journaliste insiste, lui demande de répondre à la question sur l’exploration, mais elle s’en sort par une pirouette ("j’ai déjà répondu" !).
On se demande pourquoi les foreurs iraient explorer à 2500m. sous terre, si ce n’est pour exploiter ensuite. Si la Ministre veut interdire d’exploiter, autant prévenir et arrêter les recherches d’exploration. C’est peut-être un oubli de sa part...

Elle ne dit pas un mot des 60 permis de recherche déjà accordée ni de ceux qui sont en instruction. Pourtant, le PS, et ses candidats aux législatives, avaient promis de les abroger. Un projet de loi PS-EELV, cosigné notamment par J.M. Ayrault, déposé en juillet 2011 allait aussi dans ce sens. Les ministres d’aujourd’hui oublient ce qu’ils disaient hier comme députés. On aurait pu attendre, au minimum, un moratoire jusqu’à la fin des débats nationaux sur le code minier et sur la politique énergétique. C’est peut-être un oubli de sa part...

A propos de cette "transition énergétique", justement, qu’elle qualifie de "mutation de civilisation", (!) qu’en dit-elle exactement ? Rien, ou si peu : il faudra faire des économies d’énergie, notamment en isolant les logements.
Ce n’est pas nouveau, tout le monde le sait et le dit depuis des dizaines d’années (déjà, dans le "programme commun de la gauche" après le premier choc pétrolier de 1974... et ce fut un élément du plan de développement du chauffage électrique et du parc nucléaire en France). Mais on ne saurait s’en contenter.
Lorsque le journaliste insiste, elle renvoie plusieurs fois au travail du député François Brottes, qui nous prépare un rapport sur le sujet pour l’automne. Espérons qu’il connaît mieux ce dossier que la Ministre.

Le risque est cependant qu’on propose à la fameuse conférence environnementale (12 et 13 septembre) un document déjà bien ficelé, résumant des positions plus ou moins consensuelles PS-UMP sur l’énergie. Il pourrait se référer par exemple au rapport Percebois-Mandil de la Commission Energie 2050 ( février 2012), à celui du Sénat (juillet 2012), qui préconisent de continuer à peu près sur la lancée actuelle, avec un peu plus d’énergies renouvelables. Le précédent gouvernement avait l’habitude de décider avant de discuter. Espérons qu’il n’en ira plus de même..

Interrogée sur les augmentations du prix du gaz et du prix de l’électricité, qui font régulièrement polémique, la Ministre affirme qu’il n’y aura pas de hausse importante. Et pourtant, il suffit de lire le rapport du Sénat publié le 7 juillet 2012 : il annonce (ou préconise) une augmentation des tarifs de 33% à 50% d’ici 2020. Ce rapport est cosigné par des députés PS. Le rapport de la Cour des comptes, présidée par un socialiste, sur la filière électro-nucléaire (janvier 2012) allait dans le même sens. La Ministre les a-t-elle lus ?

On peut d’ailleurs se demander en quoi le blocage des prix de l’électricité, du gaz, voire de l’essence, sont des mesures qui vont inciter les français à plus de "sobriété énergétique". On a du mal à suivre.

Mauvaise foi, mauvais esprit de notre part ? En tout cas peu rassurés.

D’autant que le lobby pétrolier continue depuis plusieurs mois une offensive médiatique tous azimuts, et truste les fonctions de conseil et de décision, au coeur même du Ministère.

Lire la suite sur le site de "Stop Gaz Vigannais.org"