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Vigilance encore : départ de Nicole Bricq
vendredi 22 juin 2012
Nicole Bricq a été nommé hier soir au Ministère du Commerce Exterieur. En à peine plus d’un mois, elle était parvenue à faire parler des gaz et huiles de shiste en suspendant les travaux de Shell en Guyanne, en annoncant la suspension de tout les permis d’hydrocarbures non conventionnels et la refonte du Code Minier.
Les revirements qui ont suivis (non plus "suspension", mais "remise à plat" qui ne veux pas dire grand chose - Reprise des travaux de Shell) démontre une reprise en main rapide du dossier par le Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, et le Premier Ministre.
La gauche au pouvoir n’est en aucun cas une garantie de victoire pour notre mouvement. Les réponses évasives de Francois Hollande à nos questions à la Présidentielle annonçaient déjà la couleur. (Consulter les réponses des candidats).
Enfin, l’expérience de la mobilisation anti-nucléaire des années 70-80 et la "lente décomposition" de ce mouvement dans les années qui ont suivies l’élection de Francois Mitterrand doit nous alerter.
Nous reprenons ci-dessous quelques lignes d’un courriel reçu aujourd’hui et vous invitons à consulter le document Golfech, le nucléaire : implantation et résistances
Il fût une époque où il y avait une réelle mobilisation contre le nucléaire (autour des années 70/80).
A Plogoff, l’ensemble de la population très solidaire, s’est battue, a affrontée l’armée...la centrale n’a pas été construite.
A Golfech (près de Toulouse), les élus (Conseil Genral, Conseil Régional, Communistes, écologistes, socialistes...) ont rassurés la population qui commençait à se mobiliser en leur affirmant qu’ils étaient opposés à la construction de la centrale. La population les a crues, seuls des militants plus politisés ont poursuivis la lutte. La centrale nucléaire a été construite.
C’est un peu schématique, la réalité est plus complexe, mais c’est interessant de s’y replonger pour notre lutte et de lire les premières pages de ce document Golfech, le nucléaire : implantation et résistances.
Deux phrases extraites, presque au hasard :
"Le Conseil général du Tarn-et-Garonne et le Conseil régional Midi-Pyrénées retournent leur veste et se prononcent pour la construction de la centrale.
Les années 1982-1983, verront la lente décomposition du mouvement de résistance. Après l’arrivée de la gauche au pouvoir en mai 1981, les luttes sociales sont partout en perte de vitesse, le mouvement antinucléaire national et régional arrive encore à cristalliser les refus de cette société
puis se désagrège lui aussi. Localement, les raisons sont multiples.
L’attitude des politiciens, le revirement des élus (pour certains dès 1980), attirés par les retombées économiques du grand chantier, portent un premier coup au mouvement. L’arrivée du Parti Socialiste au pouvoir démobilise une partie des opposants. Avant de gagner les élections, le PS a réussi par d’habiles manoeuvres à faire croire aux plus nombreux que le programme nucléaire civil serait débattu, et donc pas définitif, et que Golfech, comme Plogoff, ne se ferait pas. On sait ce que sont devenues les promesses électorales."
"La Coordination Stop-Golfech rassemblera des milliers d’opposants à la centrale mais le mouvement ne sera pas assez puissant pour freiner ce monstre financier, industriel, syndical et politique. Le premier réacteur est entré en divergence (démarrage de la réaction en chaîne dans le coeur) le 24 avril 1990. Démarrage signé par un gouvernement socialiste et un ministère de l’Environnement tenu par un “antinucléaire” futur président de Génération Ecologie."