Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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L’association "No Gazaran !"communique à propos du rapport final complémentaire des CGEDD / CG(E)IET

vendredi 13 avril 2012

L’association "No Gazaran !"communique à propos du rapport final complémentaire des CGEDD / CG(E)IET et considère que :

Le rapport final complémentaire des CGEDD / CG(E)IET de février 2012 « Les hydrocarbures de roche-mère en France » n’est pas plus recevable que le rapport initial provisoire d’avril 2011.

Il a été diligenté conjointement par les 2 seuls ministres en charge du dossier des mines, le ministre de l’Energie Eric Besson délégué auprès du ministre des Finances François Baroin, et la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, auprès des (hauts) fonctionnaires de leurs administrations respectives. Les 2 ministres ont clairement défini les 4 missions dévolues à priori aux auteurs de ce rapport ; lesquels, fonctionnaires disciplinés, n’ont cherché et trouvé que ce que leurs ministres leur ont ordonné, à savoir (lettre de mission du 4 février 2011) étudier en priorité :

1. le potentiel de développement des hydrocarbures… ainsi que les opportunités économiques... ;

2. Les techniques d’exploitation : leur efficacité, leur maîtrise par l’industrie française, leurs impactes, leur coût... ;

3. les enjeux sociétaux et environnementaux pouvant avoir une incidence sur le développement d’une exploitation... ;

4. le cadre légal, fiscal, réglementaire applicable...
Ni les 6 ingénieurs fonctionnaires auteurs des 2 phases successives de ce rapport, ni leur ministre elle-même polytechnicienne, n’ont envisagé que l’expert doit être indépendant des parties. Surtout qu’en ce cas les permis n’ont été accordés que sur avis préalable du CGIET, qui a « expertise » à postériori l’avis qu’il avait donné 1 ans plus tôt, CGIET statutairement présidé par le ministre qui se passe en quelque sorte commande à lui-même.

A aucun moment n’a été missionné ni même auditionné pour ce rapport un professionnel de la santé, humaine ou animale, ou un agronome : médecin, biologiste, éco-toxicologue, vétérinaire, sont absents des préoccupations du gouvernement. Alors que les dégâts dits environnementaux en l’espèce, dont le caractère inéluctable et irrémédiable a été établi lors des extractions de gaz de schiste en Amérique du Nord, portent au premier chef sur la santé.

Nos brillants ingénieurs ont considéré qu’ils étaient en mesure de se prononcer sur ces domaines qui ne sont pas de leur compétence.
Ils n’ont pas envisagé de soumettre à des laboratoires de biologie ou de toxicologie les effets possibles des produits chimiques qu’exigent les forages suivis de fracturation hydraulique, dont la liste ne leur a même pas été communiquée, ce qu’ils ont accepté au nom du « secret industriel et commercial », et n’est toujours pas rendue publique, au mépris de l’avis de la CADA émis à la demande de l’association No gazaran ! en novembre 2011.

Nos 4 brillants « experts » n’ont pas eu peur d’écrire à ce sujet dans leur rapport initial, page 25 § 2.4.2. « Mais ne nous assure-t-on pas dans le même temps que les produits sont des produits utilisés dans l’agro-alimentaire ? ».
L’expertise du « on dit » est d’autant plus admirable qu’en l’espèce « on » ne sont autres que les entreprises pétrolières qui utilisent ces produits sans en révéler la composition.

Sans doute allons nous définitivement en France, suivant cet avis de 4 ingénieurs des mines et 3 polytechniciens, confier aux laboratoires pharmaceutiques, tels Servier, l’étude de l’innocuité des produits dont ils tirent profit.

Ah, j’oubliai, nous sommes des dangereux arriérés incapables de comprendre les enjeux économiques et de prendre en considération les créations d’emplois de ce nouvel eldorado. 
Exact, nous, nous considérons que la ruine définitive de l’économie rurale, agricole et touristique des zones ravagées par l’extraction des gaz de schiste n’est pas économiquement contrebalancée par la création temporaire d’emplois, car nous savons lire que l’exploitation des puits d’ hydrocarbures de roche-mère ne dure qu’un nombre fort limité d’années. Et aussi nous avons lu plus attentivement que nos ingénieurs-experts aussi en économie les dossiers techniques de plusieurs entreprises qui se défendent de perturber le marché de l’emploi local, vu le nombre restreint d’embauches prévues.

Heureusement, l’argument fort : l’indépendance énergétique de la France enfin recouvrée ; sauf que le régime de concession en vigueur en France, très voisin de celui en vigueur au moyen-orient dans les années 50, laisse aux entreprises concessionnaires la pleine propriété des hydrocarbures extraits qui seront vendus au plus offrant sur le marché mondial. Le gouvernement fait mine d’ignorer que les entreprises gazières sont privées, ni Total, ni GdF, ne sont plus des entreprises nationales.

J’oubliai : le principe de précaution fait l’objet d’une définition originale dans ce rapport, page 15 : « le principe de précaution ne peut consister à refuser toute exploration... »... « mais signifie s’entourer de toutes les technologies existantes et matures pour diminuer au maximum tous les risques imaginables avant de décider ».

Nos ingénieurs, aussi bons philosophes que toxicologues, en sont encore à l’illusion très XVIIIè siècle de la toute puissance du génie humain sur la nature par la technique. Il faudrait savoir : le risque zéro existe-t-il en matière d’hydrocarbures, en matière d’étanchéité des forages et des puits soumis aux micro-séismes des fracturations et aux séismes naturels ? comme en matière atomique d’ailleurs ?

Association "No Gazaran !"