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TOTAL : n°1 de l’enfumage
samedi 9 mai 2020
TOTAL, LA NEUTRALITÉ CARBONE ET L’ENFUMAGE
Ceci est un résumé de l’article de Greenpeace
Total a annoncé ce mercredi 5 mai 2020 prendre de nouveaux engagements pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Mais lorsqu’on y regarde de plus près, ces engagements ne sont rien d’autre qu’un écran de fumée visant à préserver les objectifs financiers de l’entreprise et des dividendes pour les actionnaires.
Les engagements de Total prennent la forme d’une déclaration conjointe déposée avec un groupe d’investisseurs menés par BNP Paribas et Hermes EOS.
Pour rappel, il y a quelques semaines à peine, un groupe de 11 investisseurs, dont Meeschaert, Crédit Mutuel, Banque Postale, avaient d’ores et déjà déposé une résolution climat plus ambitieuse qui peut permettre à l’entreprise, si elle est adoptée, de s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris.
Lire la résolution sur Greenpeace.fr
Alors pourquoi ce nouvel engagement, si ce n’est pour contrer et effacer la résolution déposée précédemment ?
Les engagements de Total décryptés par Greenpeace
1. Un objectif de neutralité carbone qui ne cible pas les activités (scope 3) les plus émettrices de gaz à effet de serre soit 90 % des émissions de gaz à effet de serre de l’entreprise.
Un vrai engagement climat aurait été de cibler les émissions carbone des trois scopes, comme cela a été proposé par le groupe de 11 investisseurs ayant déposé une résolution climat mi-avril.
2. Dans son deuxième engagement, Total vise bien la neutralité carbone des activités des trois scopes, sauf que… cela ne concerne que l’Europe.
Total se donne un permis de polluer dans le reste du monde : 60 % des émissions de Total se font hors Europe.
3. En se basant sur le calcul de l’intensité carbone, Total pourra continuer ses projets d’exploration d’hydrocarbures, en affichant une baisse de son intensité carbone alors que les émissions réelles de GES ne diminueront pas.
Une pure stratégie de communication
Ces trois engagements vont simplement permettre à l’entreprise de continuer à exploiter toujours plus d’hydrocarbures, en mettant en avant de fausses solutions comme la compensation carbone et la capture et le stockage de carbone. Pour rappel, il n’existe à ce jour aucune technologie permettant de capturer et stocker le carbone à l’échelle industrielle. La recherche en est à un stade embryonnaire et nous n’avons pas le temps d’attendre un quelconque miracle industriel.
L’urgence et la seule chose à faire pour s’aligner avec les objectifs de l’Accord de Paris, c’est initier sérieusement la transition énergétique, en fermant les vannes du pétrole et du gaz. Concrètement, cela signifie qu’il faut annuler tous les nouveaux projets d’exploration ou d’exploitation pétrolière ou gazière, pour préserver les emplois sur le long terme, plutôt que de se réveiller et pleurer en 2049.
Si l’entreprise souhaite réellement se transformer, les actionnaires doivent, lors de l’Assemblée générale du 29 mai, adopter la résolution déposée le 15 avril par un groupe d’investisseurs menés par Meeschaert. Lire la résolution sur Greenpeace.fr
Lire l’article sur Greenpeace.fr