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IPBES : biodiversité menacée
mercredi 1er mai 2019
ALERTE BIODIVERSITÉ : LE VIVANT S’EFFONDRE
Du lundi 29 avril au lundi 6 mai, dans les bâtiments de l’Unesco à Paris, se tient la septième assemblée plénière de l’IPBES. Ce « Giec de la biodiversité » publiera un rapport inédit sur l’état de la biodiversité mondiale : il confirme la disparition rapide d’un grand nombre d’espèces et souligne en creux la responsabilité du modèle de développement actuel. Les États sont appelés à agir.
Depuis quarante ans, 60 % des populations de vertébrés ont disparu. Poissons, mammifères, reptiles, amphibiens « n’ont jamais décliné à un rythme si rapide, qui est aujourd’hui cent à mille fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques », s’alarmait l’an dernier le WWF. Mais il ne fait pas bon avoir six pattes non plus : d’après une étude publiée début 2019, les insectes pourraient disparaître d’ici un siècle. Où que l’on regarde, les signaux sont au rouge. La biodiversité — qui recouvre la diversité des écosystèmes, des espèces animales ou végétales et des gènes — est si menacée que l’on parle désormais d’une possible sixième extinction de masse.
« Il existe aujourd’hui un consensus scientifique sur le fait que nous vivons une crise générale de la biodiversité et un effondrement universel, rapide et qui s’accélère », affirme Yann Laurans, directeur du programme biodiversité de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Un consensus alarmiste qui ressort du rapport sur « l’état de la biodiversité mondiale », à paraître lundi 6 mai. Pendant trois ans, près de 500 chercheurs réunis au sein de l’IPBES — acronyme désignant la « plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques » — ont compilé, analysé et synthétisé l’ensemble des connaissances sur le sujet. Le fruit de leur travail, c’est donc cette étude « historique », selon M. Laurans, comparable au dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) pour le climat.
Peu d’éléments ont fuité de ce rapport — qui estimerait qu’entre 500.000 et 1 million d’espèces pourraient disparaître dans les prochaines décennies — car le travail des scientifiques doit d’abord être passé au crible des 130 États représentés.
À cette occasion, « les gouvernements vont critiquer et commenter certains résultats, certains chiffres »,
À l’issue de ces discussions, un « résumé des décideurs » sera adopté, qui servira de guide pour les politiques.
« Si la fondation de la cathédrale du vivant s’effondre, tout le monde dégringolera »
« Il faut donc construire un consensus politique sur l’urgence d’agir, et alerter les opinions sur l’état de la biodiversité »
Malgré la catastrophe annoncée, malgré les alertes multiples, les décisions peinent à venir. Comme un signe de mauvais augure, ni le président de la République ni le Premier ministre ne seront présents ce lundi pour l’inauguration de la session de l’IPBES à l’Unesco.
Autre sujet possible de débat : la reconnaissance des savoirs et des pratiques des peuples autochtones ... gardiens de 80 % de la biodiversité de la planète.
Lire l’article de Lorène Lavocat sur Reporterre)