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Société Générale : championne des énergies sales
dimanche 16 décembre 2018
À PARIS, LES ACTIVISTES DU CLIMAT ONT CIBLÉ LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, BANQUE FOSSILE
15 décembre 2018 / Lorène Lavocat et Sarah Hadrane sur Reporterre
Vendredi 14 décembre, près d’un millier de militants pour le climat ont bloqué les environs du siège de la Société générale. Leur but ? Dénoncer ses investissements dans les énergies fossiles les plus polluantes.
Ce vendredi 14 décembre au matin, le boulevard Haussmann grouille d’activité. Les clients se pressent au Printemps, d’autres flânent devant les Galeries Lafayette. De l’autre côté de l’avenue, l’imposant bâtiment de la Société générale reste étrangement calme, ses portes dorées sont closes. Sur les trottoirs alentour, de petits groupes munis de seaux, de balais et de serpillières discutent, en attente du signal de départ. En ce dernier jour de la COP24 à Katowice, en Pologne, les activistes pour le climat se sont donné rendez-vous devant le siège social de la banque pour une opération de « grand nettoyage ».
Comme l’a raconté Reporterre, la Société générale finance toujours les énergies les plus polluantes : charbon, gaz de schiste, pétrole. « Cela fait près d’un an qu’on leur demande d’arrêter ce soutien aux énergies fossiles, en vain, explique Lorette Philippot, des Amis de la Terre. Donc aujourd’hui, on est venu en nombre leur dire Stop. »
La banque présente le gaz de schiste comme « une énergie de transition nécessaire »
10 h, le top départ est donné. Très vite, des dizaines de militants revêtent un gilet jaune marqué « Action non violente COP21 », du nom de l’ONG formée lors du Sommet de paris en 2015 pour mener des actions de désobéissance civile. Ils traversent le boulevard encombré de véhicules, et bloquent la circulation. Des « Bob l’éponge » sautillants envahissent la rue, bientôt suivis d’une foule de plusieurs centaines de personnes. Le slogan phare du mouvement — « On est plus chaud, plus chaud que le climat » — retentit entre les édifices clinquants du 9e arrondissement, couvrant bientôt le vrombissement de la circulation.
Très vite, des CRS se déploient devant la banque, puis encerclent les manifestants. Bien qu’annoncé de longue date sur les réseaux sociaux, le rassemblement n’a pas été déclaré en préfecture. « C’est un acte de désobéissance, on n’a pas demandé une permission que, de toute façon, on n’aurait pas eue explique un militant. Les dirigeants brisent leurs promesses de lutter contre le changement climatique, donc nous, on brise certaines lois. Quand on n’a plus d’autres possibilités de se faire entendre, on est obligé d’en passer par là. »
Sur la scène, le rappeur Kalune commence un slam, main levée en signe de paix. « Au nom d’un monde qui s’écroule sous nos yeux, au nom de 200 espèces qui disparaissent chaque jour, au nom de tous ces printemps qui deviennent silencieux, on vous demande moins de chiffres, plus de morale et plus d’amour », lance-t-il. « Oui plus d’amour ! » lui répond la troupe allongée à terre.
« Vous pouvez réprimer nos actions par la violence, on reviendra par la porte pacifique de la désobéissance. Vous pouvez interdire nos manifestations, vous savez quoi ? On reviendra, Société générale, poursuit le chanteur. SOS société dans un mal-être général, c’est la bourse contre la montre et nous on n’a plus le choix, SOS société, notre planète va si mal ».
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Lire l’article des Amis de la Terre