Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Gaz de Lacq : enfin des enquêtes sur la santé des habitants

mercredi 31 août 2016

GAZ DE LACQ :
ENFIN DES ENQUÊTES SUR LA SANTÉ DES HABITANTS

Quatorze ans après la découverte d’une surmortalité parmi les riverains de l’ancien plus gros site de forage de gaz en France, l’État se décide à enquêter sur l’état de santé des habitants. Mais des problèmes persistent.

Des habitants du bassin de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), l’ancien plus gros site de production de gaz en France, sont-ils morts de la pollution de l’air causée par les forages ? Jusqu’à présent, il était impossible de le savoir malgré les informations inquiétantes révélées par des chercheurs : entre 1968 et 1998, ils établissent une surmortalité de 14 % pour les personnes de moins de 65 ans vivant dans la zone directement à proximité de l’usine de Lacq, par rapport aux habitants de la zone témoin la plus éloignée. Pour l’ensemble des cancers, une surmortalité de 30 à 40 % est repérée entre 1991 et 1998 dans la zone exposée, alors qu’elle connaissait une sous-mortalité avant 1976.

Dans leur rapport remis en 2002, les scientifiques n’apportent aucune preuve d’un lien de causalité directe entre la présence de l’usine et les morts supplémentaires du bassin de Lacq. En revanche, leurs résultats « soulèvent la question d’une possible relation » entre l’activité industrielle du bassin de Lacq et l’évolution de la mortalité, ainsi que d’un « possible impact sanitaire des polluants émis par cette industrie ». Ils appellent à conduire des travaux supplémentaires.

Pendant quatorze ans, ces études n’ont toutefois pas été menées ...

Jusqu’à présent, l’ARS refusait de reconnaître l’existence d’une surmortalité locale ...
L’agence vient de changer de position. Elle a annoncé dans un communiqué daté du 1er juillet la mise en place de nouvelles études « pour éclairer la situation du bassin industriel de Lacq ». Doivent être lancées une analyse qualitative du contexte local ainsi que deux études épidémiologiques pour « préciser les données de santé des populations vivant à proximité ». Leurs résultats sont annoncés d’ici fin 2017. Par ailleurs, une commission de suivi du site de Lacq doit être créée. Le mot « surmortalité » ne figure pas dans le communiqué.

Sur la défensive, l’ARS réfute avoir changé d’avis ...

La surmortalité que les services de l’État se décident enfin à étudier pourrait être liée à l’activité de l’ancien site de forage de gaz. Mais le bassin de Lacq est aujourd’hui touché par d’autres problèmes de santé. Depuis quelques années, des riverains dénoncent de nouvelles nuisances : odeurs parfois insoutenables, irritations, problèmes respiratoires. Les forages de gaz à usage commercial ont cessé en 2013, du fait de l’épuisement du gisement. Mais son exploitation industrielle se poursuit. Le site de Lacq s’est reconverti en pôle pétro-chimique. Vingt sites classés Seveso potentiellement dangereux pour l’environnement se côtoient sur le bassin.

Mais Gilles Cassou s’impatiente : « Il y a encore et toujours des émanations. On en prend toujours plein les poumons et plein le nez. Les problèmes physiques directs ressentis sont toujours les mêmes : irritations des yeux, des voies respiratoires, avec nez bouché, toux et bronchospasmes. » Il décrit des riverains « fatigués » qui en ont assez d’appeler le numéro d’alerte mis à la disposition des personnes incommodées. L’odeur de mercaptan, ce produit ajouté au gaz pour des raisons de sécurité, « est extrêmement forte, à un niveau qu’on n’avait plus connu depuis trente ans. On se réveille le matin en ayant envie de vomir ». Il est actuellement en arrêt de travail, et a dû quitter son lieu de travail et son domicile à cause des gênes subies. Le soir du 28 août, il signale « des émanations si fortes qu’en quelques minutes de nombreuses personnes du village de Lacq ont appelé le site Induslacq ». Mais d’autres riverains disent ne ressentir aucune gêne physique. Si bien qu’entre les uns et les autres, le ton monte.

Dans un courrier du 29 juillet adressé à l’Arsil, le préfet des Pyrénées-Atlantiques reconnaît que « les irritations persistent et restent à caractériser en ce qui concerne la ou les sources ». Il annonce qu’un nouveau programme d’analyse va être mis en œuvre, et rappelle que le respect des prescriptions réglementaires en matière de rejets atmosphériques a été vérifié pour tous les industriels de la plate-forme de Lacq. En tout, neuf inspections ont été conduites, de jour et de nuit. Mais l’État ne sait toujours pas expliquer d’où vient le problème.

Lire la totalité de l’article de Jade Lindgaard sur Médiapart