Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

Accueil > Articles divers & actualités > Pau : des ONG, militants et citoyens ont bloqué la tenue d’un sommet des plus (...)

Pau : des ONG, militants et citoyens ont bloqué la tenue d’un sommet des plus gdes entreprises pétroliers du monde

vendredi 8 avril 2016

PAU DU 5 AU 7 AVRIL : DES ONG, MILITANTS ET CITOYENS BLOQUENT ET DÉNONCENT LA TENUE D’UN SOMMET DES PLUS GRANDES ENTREPRISES PÉTROLIERS ET GAZIÈRES DU MONDE

Des ONG, militants et citoyens, réunis à Pau, bloquent et dénoncent la tenue d’un sommet des plus grandes entreprises pétroliers et gazières du monde, du 5 au 7 avril.

Les gros pollueurs (dont Total, Shell, Exxon-Mobil, Repsol, BP, etc.) vont y débattre de forage d’hydrocarbures (pétrole et gaz) en haute mer. Leur but : explorer et exploiter toujours plus de pétrole offshore, toujours plus loin, et toujours plus profond. La recette d’un désastre climatique et écologique.

- Plus de pétrole offshore, la recette d’un désastre climatique et écologique
Les projets de pétrole offshore vont totalement à l’encontre de l’accord mondial signé par les 195 pays de la planète il y a quelques mois à Paris, à la COP21. Car si l’accord de Paris est effectivement respecté, il n’y a tout simplement aucune place pour l’exploration et l’exploitation de gaz et de pétrole en eaux profondes. Au contraire, le sens de cet accord, c’est la réduction, puis la sortie rapide (à horizon 2050) de toutes les énergies sales et fossiles.

80% des réserves connues de combustibles fossiles doivent rester non exploitées dans les sous-sols, afin de respecter le principal objectif de l’accord de Paris sur le climat, qui est de contenir le réchauffement planétaire bien en deçà de 2°C par rapport à la période préindustrielle. Limiter le réchauffement à moins de 1,5°C, l’autre objectif vers lequel les pays ont décidé de tendre à la COP21, suppose de laisser encore plus d’hydrocarbures intouchés dans les sols.

- Schizophrénie politique
La tenue de ce sommet révèle une nouvelle fois la schizophrénie des responsables politiques. C’est à cause de leur inaction que les entreprises continuent de prévoir de tels projets climaticides.

L’accord de Paris sur le climat n’est encore qu’un bout de papier. Il sera signé par les pays le 22 avril à New York. Quasiment dénué de contrainte juridique, ce texte n’aura de valeur que s’il est effectivement retranscrit dans les politiques nationales et locales de tous les pays, dès aujourd’hui. C’est par cette concrétisation dans l’action que cet accord deviendra, ou pas, historique.

La concrétisation de l’accord de Paris passe par un moratoire mondial sur l’exploration et l’exploitation de gaz et pétrole offshore. À commencer par la France, pays d’accueil de la COP21, qui se doit d’être exemplaire. La crédibilité internationale de la France se situe dans l’action, pas dans les belles déclarations d’intention. La lutte contre les changements climatiques exige donc que l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels (pétrole et gaz de schiste, etc.) soient interdites sur le sol français, quelle que soit la technologie d’extraction utilisée.

- Total tente de noyer le poisson
Interrogé par les médias, Total, qui héberge l’événement, a indiqué que l’entreprise faisait des investissements dans la transition énergétique, mais qu’elle continuait de développer les technologies de forage en haute mer car le monde n’allait pas s’arrêter d’utiliser du pétrole du jour au lendemain.

Personne n’a dit qu’il fallait couper le robinet de gaz ou de pétrole d’un seul coup. La "transition énergétique" consiste bien à organiser et à financer le chemin qui nous mènera à la fin de l’utilisation des hydrocarbures fossiles d’ici 35 ans, et à une énergie 100% renouvelable qui préserve l’équilibre climatique. Les scientifiques ont indiqué clairement que l’exploration des réserves d’énergies fossiles, difficilement accessibles et coûteuses comme le pétrole en eaux profondes ou les sources non conventionnelles, n’a pas sa place dans cette transition. Total est impliqué dans les gaz non conventionnels un peu partout dans le monde, de l’Argentine aux Etats-Unis, de la Chine à l’Australie, en passant par l’Algérie et le Royaume-Uni. Les sources offshore et non conventionnelles sont les premières réserves qu’il va falloir renoncer à exploiter.

La fin du pétrole offshore est un test de crédibilité pour l’accord de la COP21 et son respect par les gouvernements de la planète.

Lire l’article sur le Huffington Post


LES MILITANTS CLIMAT PERTURBENT LE SOMMET DES PÉTROLIERS À PAU

Plus de 500 militants climat sont parvenus à empêcher le bon déroulement du sommet pétrolier MCE Deepwater Development, accueilli par Total à Pau.

La radicalité, la détermination, la puissance, la joie et la tendresse qui ont animé les trois jours de blocage du sommet de Pau laissent peu de place au doute : il s’agit là-aussi d’un mouvement fondateur du mouvement français pour la justice climatique.

Le Palais Beaumont qui accueillait le sommet pétrolier MCEDD s’est ouvert mardi avec des allures de camp retranché : site protégé par 155 policiers et entièrement entouré de clôtures de deux mètres de haut, rues fermées à la circulation. Ce dispositif policier a été mis en place suite à l’appel à bloquer ce sommet qui se tient du 5 au 7 mars par des militants climat, de manière non-violente et déterminée.

- Mardi, une quarantaine de militants est parvenue à franchir le dispositif policier dès l’ouverture du sommet. Ils ont bloqué deux entrées du bâtiment, empêchant une partie des participants d’y entrer. Ils ont perturbé l’ouverture du sommet en déployant des banderoles, en utilisant des cornes de brume, en chantant des slogans, ou encore en frappant sur les vitres du bâtiment où les premiers congressistes commençaient à se réunir.
* Un second groupe de plus de 100 activistes a réussi à pénétrer dans le site par un autre accès. Les forces de l’ordre ont repoussé, gazé et matraqué les militants, mais ne sont pas parvenus à leur faire quitter le site.
* Trois autres militants sont parvenus à entrer à l’intérieur du bâtiment en se faisant passer pour des congressistes : certains se sont enchaînés aux tables pendant que d’autres ont pris la parole en français et en anglais pendant une bonne dizaine de minutes auprès du public dès la cérémonie d’ouverture pour dénoncer l’exploitation sans limite des énergies fossiles. Des gendarmes casqués et en tenue anti-émeute sont intervenus pour déloger les militants.

Les nombreux militants restés sur l’esplanade du Palais Beaumont ont constitué une chaîne humaine en chantant des slogans tels que « et 1, et 2, et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité », ou s’adressant directement aux forces de l’ordre : « la police, doucement, nous sommes là pour vos enfants ».

- Mercredi matin, tous les accès au congrès sont bloqués. Aucun congressiste ne peut rentrer. 150 militant.e.s sont enchaînes aux grilles ou aux roues d’une camionnette de l’un des organisateurs du sommet.
* Ailleurs, les militants sont allongés sur la chaussée. Les congressistes peuvent passer, mais ils doivent littéralement leur marcher dessus. Chacun.e. est interpelé.e, calmement et résolument, ouvrant la porte à des dialogues parfois étonnants.
* En milieu de journée, un die-in géant est organisé. 500 personnes s’allongent devant le Palais Baumont, pour symboliser les victimes du réchauffement climatique & mettre en évidence que les coupables sont de l’autre côté des barrières, protégé.e.s par la police.

« Après la COP21, il y a des objectifs comme celui du MCEDD qu’on ne peut plus tolérer. Puisque les grandes multinationales continuent leurs politiques extractivistes criminelles et que les autorités les laissent faire et même, les protègent, ce sont aujourd’hui les citoyens qui entrent en scène pour s’y opposer et faire appliquer les engagements de l’Accord de Paris. » déclare Cécile Marchand d’ANV-COP21.

- Photos en accès libre téléchargeables sur ce lien
- Article sur 350.org