Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

Accueil > Articles divers & actualités > Le gaz de schiste ne permettra pas d’atteindre le but de l’accord de (...)

Le gaz de schiste ne permettra pas d’atteindre le but de l’accord de Paris

mardi 29 décembre 2015

LE GAZ DE SCHISTE NE PERMETTRA PAS D’ATTEINDRE LE BUT DE L’ACCORD DE PARIS D’UN RÉCHAUFFEMENT INFÉRIEUR À 2°, MAIS LES ACTIONS DES COMMUNAUTÉS LE POURRAIENT !

Article de Josh Fox

Les États-Unis opèrent une transition énergétique importante à laquelle on ne prête pas assez d’attention. Elle pourrait vider de son sens l’accord de climat de Paris. Nous échangeons un carburant climato-destructeur, le charbon, pour un autre qui est en réalité plus mauvais : le gaz de schiste.

C’est en contradiction totale avec la politique climatique américaine. L’administration Obama a utilisé son pouvoir exécutif pour pousser l’accord de Paris et son but ambitieux de limiter le réchauffement "bien au-dessous" de 2 degrés Celsius. L’accord est une bonne chose. Mais pour les États-Unis, une grande part, des moyens d’atteindre les objectifs de la contribution nationalement (INDCs), c’est l’engagement de mettre en œuvre le Clean Power Plan (Plan de Pouvoir Propre), définit par le Ministère de l’environnement pour que les états américains réduisent leurs émissions de carbone. Il est conçu pour faciliter une transition du charbon au gaz naturel, un gaz provenant en grande partie de la fracturation.

L’élimination progressive du charbon est effectivement une bonne chose, mais le remplacement par le gaz ne changera rien aux émissions de gaz à effet de serre et maintiendra le but du "au-dessous de 2 degré" hors de portée – tant que les institutions ne feront pas face à l’industrie des combustibles fossiles et ne remplaceront pas le charbon par les énergies renouvelables, et non pas par le gaz.
Ces contributions (INDCs) dans à l’accord de Paris mèneront à un réchauffement de 3.5 degrés. Tout espoir d’atteindre les buts élevés fixés à Paris (moins de 2°) dépend en réalité des actions urgentes de la base pour arrêter la fuite en avant de l’industrie gazière.

Les centrales à gaz émettent moins de CO2 que le charbon, donc elles se situent sous les limites de CO2 du Clean Power Plan et c’est facile et bon marché d’échanger des brûleurs au gaz pour des brûleurs de charbon dans des centrales électriques existantes. Mais le gaz naturel est du méthane, qui est une centaine de fois plus puissant que le CO2 comme un agent du réchauffement climatique. Pendant le forage des puits, la fracturation et le transport via des pipelines et des compresseurs des quantités massives de méthane fuient directement dans l’atmosphère avant qu’il ne soit même brûlé, rendant dérisoire tout gains potentiels des émissions de CO2 pour le climat, en causant de plus, localement et des dégâts de santé et environnementaux.

L’industrie propose actuellement, avec l’approbation de l’administration Obama, des centaines de centrales électriques, des centaines de milliers des miles de pipelines, des stations de compresseur, des terminaux et d’autre infrastructure pour le gaz de schiste à travers l’Amérique. Le pipeline de “Constitution” dans le nord-ouest de l’État de New York, la centrale électrique CPV dans Middletown, New York, le pipeline de NED par la Nouvelle-Angleterre, deux grandes centrales électriques à gaz dans Denton, Texas, l’expansion de pipeline de “Millénaire” en Pennsylvanie, le pipeline du Tennessee en Virginie Occidentale, le centre de stockage à gaz à Seneca Lake, New York ...

Des communautés locales se battent contre ces projets à travers le pays, mais elles ne mutualisent pas leurs luttes et manquent des outils et des ressources qu’il faudrait pour gagner. Nous devons d’urgence changer ça, parce que si l’industrie gagne, nous aurons encore 40 ans d’extraction de gaz de schiste et l’utilisation du même système énergétique et nous pourrons oublier le fait de garder le réchauffement sous les 2°.

Mais il y a de bonnes nouvelles : les villes et les contés peuvent passer à la transition aux énergies renouvelables maintenant. Certains réussissent dans l’arrêt de projets d’infrastructure de gaz de schiste et obtiennent des victoires avec l’interdiction ou des moratoires sur la fracturation, mais ils savent que la seule interdiction permanente consiste à basculer vers une source d’énergie différente. _ Le soutient populaire local pour les énergies renouvelables est fort et sera de plus en plus fort. Il y a une connaissance croissante et une base d’expérience pour la façon de traduire avec succès les projets à une échelle utilitaires. Les énergies renouvelables sont prêtes : le solaire, le vent, la conservation, la géothermique et quelques carburants renouvelables marche déjà mieux que des combustibles fossiles et ils s’améliorent tout le temps. Il y faut investir dans ces énergies et cela peut être fait avec les milliards qui doivent être désinvestis des fossiles. 

En certains endroits, comme la Californie et New York, il y a un environnement législatif local favorable pour les énergies renouvelables. Portland (Oregon), a passé une résolution interdisant le nouveau développement de combustible fossile et des villes et des contés à travers la Côte ouest ont fait de même. Il est aussi vrai que dans beaucoup d’endroits les lois et les règlements pro-énergies renouvelables sont combattus par les lobbies des combustibles fossiles et les projets de loi soutenus par l’American Legislative Exchange Council (ALEC) qui gênent le développement des énergies renouvelables. Mais nous avons malgré tout quelques modèles de politique que les états peuvent suivre.

Si nous pouvons réunir ces éléments disponibles - le savoir-faire, le financement et la politique - nous pouvons donner aux communautés les outils dont ils ont besoin pour dire "Non" au développement massif d’infrastructures à gazières et "oui" aux alternatives renouvelables. Ainsi, les énergies renouvelables pourront se développer, l’environnement, la sécurité et la santé ne seront pas détruite et les émissions américaines de gaz à effet de serre pourraient chuter au niveau des objectifs de Paris.

J’ai fait un nouveau film, “How To Let Go of the World (and Love All the Things Climate Can’t Change)” à propos du pouvoir des communautés locales pour déterminer leur propre solutions énergétiques et climatiques démocratiquement et rejeter l’offre de l’industrie de s’enfermer dans toujours plus de combustibles fossiles pour des décennies à venir. (la bande-annonce ici).

Le film va être en compétition au Sundance Film Festival au mois de janvier, ensuite, nous partirons pour une tournée des solutions populaire dans 100 villes qui sont à l’avant garde du combat contre l’infrastructure dangereuse des combustibles fossiles. Nous voyagerons avec des experts et les ressources qui peuvent les aider à mener une révolution énergétique renouvelable, une communauté à la fois. Ce sont les contributions locales déterminées des communautés, et non pas l’ordre du jour imposé de l’industrie gazière, qui pourrait nous mettre à portée des aspirations de l’accord de Paris. Arriver à un réchauffement inférieur à 2°.
 
Josh Fox, le réalisateur de Gasland, le film qui a galvanisé les mouvements anti-fracking est le directeur artistique de la “International WOW Company”. Son nouveau film sur les communautés qui se battent contre le changement climatique sera présenté au Sundance Film Festival en janvier.

Lire l’article original
Monday, Dec 28th, 2015