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La révolution du pétrole de schiste est-elle déjà terminée aux États-Unis ?
vendredi 12 septembre 2014
LA RÉVOLUTION DU PÉTROLE DE SCHISTE EST-ELLE DÉJÀ TERMINÉE AUX ÉTATS-UNIS ?
Article de Thomas Porcher sur Atlantico.fr
C’est peut-être la fin du fameux boom des hydrocarbures de schiste : c’est en tout cas ce que prédit l’un des maîtres de l’énergie de Wall Street, Andrew John Hall. Les spécialistes auraient fait des erreurs sur les spécificités des hydrocarbures de schiste, notamment sur leur durée de vie et le fonctionnement des marchés du gaz et du pétrole.
Atlantico : L’un des traders sur l’énergie les plus connus de Wall Street, Andrew John Hall, fait la prédiction d’une fin rapide du boom des hydrocarbures de schiste (et donc d’un retour du pétrole conventionnel). Pourquoi ce que l’on annonçait il y a un an encore comme une révolution de rupture, commence à voir d’influents spécialistes se détourner ?
Thomas Porcher : Pour ma part, je n’ai jamais cru que les hydrocarbures de schiste étaient une révolution et je me suis attaché à le démontrer dans mon dernier ouvrage [Le mirage du gaz de schiste (éd. Max Milo)], mais il est vrai que beaucoup de spécialistes reviennent sur leurs premières analyses.
Je pense que leurs erreurs proviennent principalement du fait qu’ils n’aient pas pris en compte d’une part les spécificités des hydrocarbures de schiste et d’autre part, le fonctionnement des marchés gaziers et pétroliers.
Par exemple, beaucoup ont oublié de mentionner que la durée de vie des gisements de schiste est beaucoup plus faible que celle des gisements conventionnels.
Alors qu’un gisement conventionnel peut produire pendant 25 ans, un gisement de pétrole de schiste ne produit pas plus de 5 ans avec une baisse de la production à partir de la deuxième année. Pour maintenir une production constante, la condition est donc de sans cesse forer. Vous avez donc d’un côté, les Etats-Unis qui produisent à pleine capacité des hydrocarbures de schiste ayant une durée de vie de cinq ans et de l’autre, les pays de l’OPEP qui détiennent la majorité des gisements qualifiés de super-géants (réserves supérieures à 700 millions de tonnes) et qui eux produisent par quotas et donc épuisent moins vite leurs réserves.
Dans ces conditions, on ne peut qu’avoir un retour du pétrole conventionnel dans les prochaines années.
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Atlantico : Même si le pétrole conventionnel peut redevenir à court terme plus profitable que le pétrole de schiste, les réserves de pétrole ne sont pas intarissables. Cela ne confère-t-il pas un avantage au pétrole de schiste ? Est-il vraiment mort à long terme ?
Thomas Porcher : Comme je l’ai dit dans la première question, 72% des réserves prouvées de pétrole sont entre les mains de l’OPEP. Or, ces pays produisent par quotas, ce qui allonge la durée de vie de leurs réserves qui est par nature plus longue que celle du pétrole de schiste.
De l’autre côté, les Etats-Unis produisent à pleine capacité du pétrole de schiste qui a une durée de vie largement inférieure. Dans ces conditions, sur le long terme, le pétrole conventionnel, et plus particulièrement l’OPEP, risque de revenir en force...
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