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Ainsi va le monde
jeudi 2 avril 2020
BUSINESS AS USUAL PENDANT LA CRISE
Comme chaque trimestre, le groupe pétrolier Total vient de verser des dividendes à ses actionnaires (pour partie des fonds de pension étrangers) pour la somme de 1,8 milliard d’euros. Une décision qui a vu le cours de l’action Total s’envoler ce début de semaine. Et ce n’est pas fini, Total va proposer lors de sa prochaine assemblée générale de distribuer 7 milliards d’euros pour l’exercice 2020.
Pendant ce temps, dans un communiqué de presse, Total se félicite pour ’“avoir mis à disposition des établissements hospitaliers de France des bons d’essence utilisables dans les stations Total pour un montant pouvant aller jusqu’à 50 millions d’Euros”. Soit près de 2,8 % de la somme versée pour ce trimestre aux actionnaires,
Pour Total, entreprise qui figure parmi les plus gros pollueurs de la planète, et pour ses actionnaires "the show must go on", peu importent les crises (climat, pollution, coronavirus ...) tant que "business as usual" et que les profits se font toute quiétude.
UN TOUT PETIT VIRUS ... ET TOUS S’ARRÊTE
La pandémie de Covid-19 a mis un coup d’arrêt l’économie mondiale à l’arrêt qui va très probablement entrer en récession. Un tout petit virus a réussi à mettre à l’arrêt les sociétés de consommation globalisées.
Ce qui montre qu’avec la ferme volonté de préserver le capital environnemental et social il serait possible de repenser notre modèle de société et de s’attaquer au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité que que tous, nous puissions enfin vivre dans un monde soutenable. Mais cela est-il possible tant que l’économie et la finance font appel aux plus bas instincts de l’homme, placent leurs pions à tous les échelon de l’administration et de l’état et gouvernent nos sociétés ?
Pourtant, le dérèglement climatique et la pollutions vont multiplier les menaces pour la santé des êtres humains :
* développement d’agents infectieux dont les aires de nuisance s’étendent
* libération de virus et bactéries suite à la fonte du pergélisol
* moindres défenses immunitaires des populations sujettent à,de fortes températures
* extension de la durée des épidémies
* effondrement de la biodiversité impactant l’agriculture
* pollution des eaux et pollution de l’air
* maladies psychologiques dues au stress engendré
* augmentation des inégalités sociales
Toutes ces manifestations sont déjà très sensiblement observables et il serait plus que temps de s’attaquer au fond du problème.
LE RUISSELLEMENT PRENDS L’EAU ET LE CONFLIT D’INTÉRÊT GUETTE UN PEU PARTOUT
Pendant ce temps l’état fait la manche au lieu de rétablir l’ISF et de faire la chasse à l’évasion fiscale.
À l’occasion de cette crise sociale et sanitaire, nombre d’entreprises pratiquant l’évasion et/ou l’optimisation fiscale pratiquent le social-washing qui consiste à dorer son image en faisant des dons correspondant à une faible part de ce qu’elles auraient dû payer en impôts. Ellesls ont privé les finances publiques d’importantes recettes qui manquent cruellement pour financer le système de santé !
Lire l’article d’Attac France "Faut-il remercier les évadés fiscaux qui « donnent » des masques ?"
"Gérald Darmanin, ce Tartuffe qui préfère les dons à l’impôt"
Lire l’article de Médiapart,
Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, a annoncé l’ouverture d’une plateforme de dons pour ceux qui voudraient contribuer à « la solidarité nationale » sans dire que ces pratiques de temps de guerres étaient rendus généralement nécessaires par un niveau de contribution des plus riches et des entreprises souvent faible.
Pour ce ministre adepte du ruissellement, la baisse du taux d’imposition renforce les recettes de l’État. Il a donc supprimé l’impôt de solidarité sur la fortune pour les fortunes mobilières, réduit les prélèvements sur les revenus du capital, baissé le taux d’impôt sur les sociétés, transformé pour un coût notable le CICE en baisse de cotisations sociales, abaissé le taux d’impôt sur le revenu et proposé des primes sans cotisations… Pour financer tout cela, il a poursuivi les économies sur le dos du système de santé et rogné les aides sociales, notamment les aides personnelles au logement.
En bref : ce ministre a occupé son temps à réduire la solidarité nationale, sous prétexte d’un « intérêt général » qui se confondait avec celui du capital. Les premières estimations de l’Insee ne laissent à ce sujet aucun doute : les inégalités et la pauvreté ont explosé en France en 2018. Et malgré les dénégations des économistes proches du pouvoir, les effets négatifs sur les inégalités de la politique fiscale du gouvernement ne peuvent guère être mis en doute, comme l’a montré l’OFCE.