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Moratoire sur le pipeline de Standing Rock dans le Dakota du Nord
vendredi 27 mars 2020
ETATS-UNIS : LES SIOUX OBTIENNENT UNE VICTOIRE INATTENDUE FACE À L’OLÉODUC DAKOTA ACCESS
Un juge fédéral a remis en question, mercredi, le permis d’exploiter le pipeline, quatre ans après la mobilisation internationale à Standing Rock, dans le Dakota du Nord.
La décision est passée inaperçue, au regard de la situation sanitaire aux Etats-Unis, mais dans les tribus indiennes et les organisations de défense de l’environnement, elle a été célébrée comme une victoire qu’on n’attendait plus.
Près de trois ans après l’entrée en service de l’oléoduc Dakota Access, sur le territoire ancestral des Sioux, dans le Dakota du Nord, un juge fédéral a remis en question, mercredi 25 mars, l’autorisation d’exploiter donnée à la compagnie Energy Transfer Partners, dans l’attente d’un examen de l’impact du pipeline sur l’environnement.
Le juge fédéral du district de Columbia James Boasberg n’a pas suspendu l’activité et le pétrole continue de couler, à raison de 570 000 barils par jour, malgré l’opposition des tribus qui craignent la contamination de l’eau du Missouri, le fleuve qui longe la réserve des Lakotas. Mais il a laissé la porte ouverte à cette possibilité, estimant que le Corps des ingénieurs des travaux publics de l’armée avait approuvé le projet sans répondre en profondeur sur la question des fuites potentielles de brut, ni dissiper les doutes sur la capacité du système de détection de repérer les écoulements de faible débit. Une décision « hautement controversée », a-t-il estimé.
Opposition internationale
Le magistrat a ordonné un réexamen environnemental du tracé et donné un mois aux parties pour le convaincre de suspendre – ou non – le flux en attendant le résultat.
L’oléoduc court sur 1 800 km, du Dakota du Nord à l’Illinois. Le tronçon creusé sous le Missouri avait suscité une opposition internationale qui avait culminé par l’occupation de Standing Rock, devenue le symbole de la lutte des Amérindiens pour défendre leurs terres convoitées par les compagnies d’hydrocarbures. #NoDAPL était devenu le cri de ralliement des jeunes « water protectors » (protecteurs de l’eau) du monde entier.
Entre août 2016 et février 2017, des milliers d’activistes – et des membres de 300 tribus indigènes – avaient campé à la confluence du Missouri et de la rivière Cannon Ball pour tenter de s’opposer à la construction de l’oléoduc. Ils avaient essuyé des tirs de lacrymogènes, des jets de canons à eau par des températures polaires et affronté les chiens des vigiles des compagnies de sécurité privées.
La lutte continue devant les tribunaux
Lire la suite de l’article de Corine Lesnes sur Le Monde.fr
Lire un article sur The Guardian.com