Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Algérie : Total et les dégâts collatéraux désastreux

vendredi 13 mars 2020

OUARGLA : UNE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE

OUARGLA : ENQUÊTE SUR UNE CATASTROPHE ÉCOLOGIQUE TENUE SECRÈTE PAR L’ETAT

Alors que les zones arides constituent la majeure partie de son territoire avec pour conséquences des ressources en eau renouvelable de moins de 1 000 m3 d’eau douce par habitant, selon les projections de l’Unesco en 2025, l’Algérie est en phase de faire partie des zones les plus sèches de la planète. Aussi, toutes les mesures de préservation de cette ressource est vitale pour le futur de nos générations.

Pourtant, la région de Ouargla vit une pollution d’eau sans précédent qui risque de pousser à la disparition de la nappe d’eau profonde dite du « Sahara Septentrional » qui selon les experts constitue une eau non renouvelable car le temps de son renouvellement est excessivement long.

Cet aquifère, situé entre 1 000 et 2 000 mètres de profondeur et dont la surface est équivalente à près de 2 fois la surface de la France, est partagé avec nos pays voisins que sont la Libye et la Tunisie.

A Ouargla, un forage pétrolier qui a mal tourné.

En 1978, une catastrophe écologique avec de graves conséquences environnementales a eu lieu près de Ouargla dans le sud de l’Algérie, dans le plus grand des secrets, entretenu jusqu’à nos jours.

A une trentaine de km au sud-ouest de la ville de Ouargla, et plus précisément à Haoud Berkaoui, la multinationale française Total, en partenariat avec la société nationale Sonatrach, procédait au forage d’un puits d’hydrocarbures : le puits Okn 32, qui se situe à près de 8 km au sud des installations pétrolières de la région.

Un accident a alors conduit au contact de la nappe hydrique profonde (albien) et la nappe superficielle.

En 1990, des études avaient conclus que le débit de la montée de l’eau albienne s’estimait entre 2500 et 2800 m3 par heure, quantité d’eau potable nécessaire à une ville d’environ 300.000 habitants !

L’eau qui remonte passe par la couche de sel bloquée dans le sol et arrive avec un taux de 275 g/l, l’équivalent de celui de la mer Morte.

Elle se mélange avec l’aquifère de surface rendant l’eau tirée pour les besoins domestiques et l’agriculture impropre avec plus de 20g de sel/litre.

Aujourd’hui encore, les analyses officielles donnent des eaux d’une salinité d’environ 3 grammes/litres à Ouargla, malgré le fait qu’un plan d’urgence ait été mis en place par le gouvernement pour améliorer l’alimentation en eau potable déminéralisée .

Comme l’avait rapporté Algeriepart dans une de ses éditions, les habitants de Ouargla continuent toujours d’acheter de l’eau potable alors que des ressources avaient été mobilisés pour lutter contre l’eau salée qui pollue les nappes phréatiques de la région …

L’irruption de l’eau à travers la couche de sel qui sépare les deux nappes a alors provoqué le 26 Octobre 1986, après dissolution du sel, un effondrement de terrain.

Cet affaissement de terrain s’est produit entre 450 et 600 m de profondeur dans ce champ pétrolifère à Haoud Berkaoui créant un cratère de 80 m de profondeur et de près de 200 m de diamètre.

Quelques mois plus tard, au printemps 1987, le cratère s’est étendu au puits pétrolier voisin OKN-32 bis. L’effondrement avait grossi à 320 m de diamètre. Depuis cette date, le cratère continue sans cesse de s’étendre, avec des conséquences écologiques majeures sur la région de Ouargla.

Les photos satellite montrent un diamètre dépassant les 350 m et la progression est d’un mètre par an environ, car rien de vraiment déterminant n’a été fait pour colmater définitivement l’écoulement.

La zone d’Haoud Berkaoui fait partie de ces zones d’exclusion instaurées par l’Etat algérien et surveillées par l’armée.

Une totale opacité a été entretenue par le gouvernement algérien tandis que Total accusait la compagnie nationale d’avoir failli : “On a essayé de mettre en place des mesures de sécurité en utilisant de la baryte mais Sonatrach s’occupait de la logistique et nous l’a livrée 15 jours trop tard”, affirmait en 1999 l’ancien responsable de la zone…

Une autre catastrophe similaire
Ce tragique épisode n’est pas singulier, en effet un autre forage pétrolier du puits sec : ZCR1, situé à 18 km de Ouargla, avait été reconverti en puits producteur d’eau potable par exploitation des ressources de la nappe albienne pour les besoins de l’agriculture.

C’est dans ce contexte que la Sonatrach a pré-qualifié, le 27 février dernier les sociétés Schlumberger et Geostock afin d’assurer une assistance technique sur ces phénomènes d’effondrement et de cavités souterraines des puits OKN-32 et ZCR-1.

Pourquoi aucune information sur ces catastrophes écologiques n’a jamais réellement filtré ?

Pourquoi ni le Sénat, ni l’Assemblée Nationale n’ont jamais sérieusement enquêtés sur les risques de pollution générée par l’exploitation pétrolière et gazière dans notre pays ?

Tenir l’opinion publique à l’écart ne peut que renforcer la suspicion et une contestation rendue légitime par rapport au dossier de l’exploitation du gaz de schiste…

Lire l’article de Abdou Semmar du 18/04/2018 sur Algeriepart.com


L’EFFONDREMENT D’UN FORAGE RÉALISÉ PAR TOTAL EN 1978 MENACE DE POLLUER LES EAUX DE OUARGLA, L’UN DES PLUS GRANDS OASIS SAHARIENS

Une pollution d’eau sans précédent fait planer des risques de disparition sur Ouargla, l’un des plus grands oasis sahariens, mais aussi sur la nappe d’eau profonde dite du "Sahara Septentrional". Cet aquifère de 800 000 à 900 000 km2 (près de 2 fois la surface de la France), partagé entre l’Algérie, la Libye et la Tunisie, se trouve à une profondeur de 1 000 à 2 000 mètres environ et est constitué d’une "eau fossile" car son temps de renouvellement est si long que les experts considèrent qu’il s’agit d’une eau non renouvelable.

La cause de cette pollution est limpide : un forage pétrolier qui a mal tourné.

Des conséquences très graves pour la région

Des hydrologues du monde entier ont été consultés, des cabinets spécialisés aussi, mais, en 1999, rien n’a changé. La situation a même empiré. Les dernières études sont plus qu’inquiétantes : le cratère a doublé de taille, il fait désormais 600 mètres par 260 et sa progression est estimée à près d’un mètre par an. Les failles alentours se sont agrandies et selon Jean Margat, hydrologue de renom, chargé par l’Algérie d’étudier le problème à la fin des années 1980 : "La Sonatrach craint fortement que la cavité ne se propage très très loin". Des tassements de terrains conséquents ont été observés sur plusieurs kilomètres dans les environs et de nouvelles failles menacent de se créer.

Mais le pire, c’est la pollution des eaux : en 1993, la nappe profonde, ressource vitale pour le Sahara s’écoulait vers la surface à un débit de 2 500 à 3 000 m3 par heure. C’est le débit d’une grosse rivière souterraine ou le débit moyen du fleuve Le Var.

Et cette eau qui remonte rapidement vers la surface en passant par le sel présente à son affleurement au milieu du cratère un taux de sel de 275 g par litre, l’équivalent de la Mer Morte. Or cette eau saumâtre en contact avec l’aquifère de surface progresse lentement mais sûrement vers l’est. Les projections les plus timorées de la Sonatrach font état d’une salinisation des eaux de surface de Ouargla de 20 g/l d’ici 100 ans si rien ne bouge. Cela en fait tout simplement une eau inutilisable.

Pire, la nappe profonde (dont les hydrologues de l’UNESCO reconnaissent qu’elle constitue une réserve unique pour l’Algérie et les pays environnants) s’épuise de plus en plus rapidement. OKN 32 compte pour environ 16 % de l’épuisement total de l’aquifère albo-barrémien (nappe profonde).

Jean Margat s’émeut de ces chiffres : "Si l’aquifère profond ne risque pas grand chose parce qu’il est d’une superficie énorme, cette déperdition d’eau est un vrai problème localement et associée à la salinisation énorme de l’aquifère de surface, elle peut avoir des conséquences extrêmement graves pour la région." Le ton est donné et pourtant le problème demeure, le cratère s’agrandit et l’eau de la région est menacée…

Mais que fait la Sonatrach ?

Comme Haoud Berkaoui est une zone pétrolière, tous les accès y sont extrêmement contrôlés. Il y a donc un véritable déficit d’information et d’action sur l’affaire.

Depuis 1995 et surtout février 1996, date à laquelle le GIA a menacé dans un communiqué de presse de s’en prendre aux travailleurs du secteur des hydrocarbures en Algérie, la zone d’Haoud Berkaoui fait partie des quatre "zones d’exclusion" créées par le gouvernement et surveillées en permanence par l’armée. Aussi s’agit-il probablement de l’un des coins les plus sûrs de l’Algérie. Une base militaire est située non loin du cratère et la zone est interdite de vol. Cependant la Sonatrach a fait appel à des compagnies étrangères pour trouver une solution au problème… mais sur la base de données anciennes.

"Les travaux d’OKN 32 devraient être financés par la Banque Mondiale qui se préoccupe énormément du problème. Mais elle refuse de donner l’argent directement à la Sonatrach de peur qu’elle l’utilise à d’autres fins ; elle attend donc qu’une solution viable lui soit proposée et elle donnera l’argent directement au prestataire de service" commente un spécialiste qui préfère garder l’anonymat.

Aucune de ces propositions, formulées courant 1998, n’a pour l’instant été retenue. La pollution continue son chemin.

Total, dont la responsabilité est en partie engagée dans la formation du cratère considère dans un premier temps que : "c’est de l’histoire ancienne". Quelques jours plus tard, l’ex-directeur de la zone déclare : "C’est un problème très complexe. La Sonatrach ne veut pas reconnaître ses torts. Nous avions un contrat d’assistance technique avec elle et nous avons commencé à forer. Mais en descendant, nous avons fait face à une éruption d’eau. On a essayé de mettre en place des mesures de sécurité en utilisant de la baryte mais la Sonatrach s’occupait de la logistique et nous l’a livrée 15 jours trop tard. La nappe phréatique a été contaminée et les environs sont menacés."

De son côté, le directeur adjoint de la communication de la Sonatrach esquive : "Je ne suis pas autorisé à parler au nom de la Sonatrach mais quand la Sonatrach estimera opportun de réagir, la Sonatrach réagira..." Officiellement, rien à craindre donc. Le cratère, lui, fêtera bientôt sa treizième année et poursuit tranquillement sa croissance. "

Lire l’article de Boris Razon du 25 Juillet 2013 sur nouara-algerie.com


INFOS ALGÉRIE

- Entre Total et ExxonMobil, l’Algérie perd progressivement sa souveraineté »
Lire l’article de Nasr Eddine Lezzar du 03/10/2019 sur elwatan.com

- Total en Algérie :
Histoire de Total en Algérie
Total Bitumes Algérie

- Sonatrach ( Société Nationale Algérienne des Hydrocarbures
Lire l’article sur wikipedia.org
sonatrach.com/

- Algérie : adoption d’un projet de loi controversé sur les hydrocarbures :
Lire l’article du 15/11/19 sur jeuneafrique.com
La loi plus en détail sur journals.openedition.org
Lire l’article du 28/10/19 sur elwatan.com