Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Gaz de schiste en Algérie

dimanche 16 février 2020

LA CONTESTATION RELANCÉE EN ALGÉRIE
PAR LE REFUS DU GAZ DE SCHISTE

La volonté gouvernementale d’exploiter rapidement en Algérie le gaz de schiste fait l’unanimité contre elle au sein de l’opposition.

Alger, 24 janvier 2019, 49ème vendredi de manifestation

Le Hirak, cette mobilisation populaire qui exige en Algérie une transition démocratique, depuis le 22 février 2019, vient de trouver un nouveau slogan fédérateur. Les vendredis 24 et 31 janvier, les cortèges de manifestants qui ont défilé dans de nombreuses villes du pays ont exprimé avec force leur opposition catégorique à la prospection et à l’exploitation du gaz de schiste.

Ces slogans ont été aussi repris lors des marches de la jeunesse et des étudiants, qui se déroulent tous les mardis depuis près d’un an, avec, le 28 janvier à Alger, un débat en plein air sur le thème « Notre Sahara n’est pas à vendre ». Cette levée de boucliers répond à la détermination du président Tebboune, si mal « élu » en décembre dernier, à lancer les forages de gaz de schiste, suspendus en 2015 après des mois de protestation dans le Grand Sud, et ce dans la perspective d’un exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels dès 2022.

L’ADDICTION DU REGIME AUX HYDROCARBURES

Le régime algérien a développé depuis des décennies une addiction pathologique aux hydrocarbures, dont les ressources représentent 97% des exportations algériennes et deux tiers des rentrées fiscales (voire trois quarts lorsque les cours du baril connaissent une embellie). La rente pétrogazière permet à la clique dirigeante à la fois de s’enrichir par un détournement massif et d’entretenir des réseaux d’allégeance par un clientélisme profondément enraciné. C’est pourquoi les risques d’épuisement des gisements conventionnels à l’horizon d’une ou deux générations ont poussé la présidence Bouteflika et les « décideurs » militaires, dès 2015, à la fuite en avant de la prospection des gaz de schiste. Ces forages à In Salah sont significativement confiés à la multinationale américaine Halliburton, longtemps dirigée par Dick Cheney, le vice-président de George W. Bush. Or Halliburton avait dû dissoudre en 2007 sa filiale algérienne, du fait d’un scandale retentissant de corruption sur des contrats de gré à gré d’un montant cumulé de milliards de dollars, entre autres avec le ministère algérien de la Défense.

UNE TRANSITION DEMOCRATIQUE ET ECOLOGIQUE

Cette obsession de la rente éclate au grand jour, en octobre dernier, quand le chef d’état-major Gaïd Salah, véritable maître du pays jusqu’à sa mort deux mois plus tard, fait adopter une loi autorisant aussi bien l’exploitation du gaz de schiste que l’ouverture du secteur des hydrocarbures aux investissements étrangers.

Cette loi alimente déjà en octobre 2019 la mobilisation du Hirak. La question des hydrocarbures, conventionnels et non-conventionnels, est désormais au centre de la dénonciation du régime algérien, accusé d’accaparer la richesse nationale, voire de la « brader » à des multinationales occidentales.

Une telle dynamique, aussi originale que vertueuse, pourrait susciter au moins l’intérêt, à défaut de la solidarité, au-delà des frontières de l’Algérie.

Lire l’article du Monde par Jean-Pierre Filiu