Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Canada : non à l’oléoduc destiné à exporter le pétrole des sables bitumineux

samedi 26 novembre 2016

CANADA : NON À L’OLÉODUC DE KINDER MORGAN DESTINÉ À EXPORTER LE PÉTROLE DES SABLES BITUMINEUX SUR LA CÔTE OUEST

On est des milliers contre Kinder Morgan

La soirée de lundi 21 novembre a été ponctuée de beauté, de force et de résilience. Plus de 2 000 personnes, dans plus de 50 communautés à travers le Québec et le Canada, se sont tenues debout, unies et solidaires contre l’oléoduc de Kinder Morgan destiné à exporter le pétrole des sables bitumineux sur la côte ouest.

Pendant cette journée d’action, des milliers de personnes d’un océan à l’autre se sont tenues ensemble contre les pipelines — du terminal de Burnaby, près de Vancouver en Colombie-Britannique jusqu’à la communauté de Saint John au Nouveau Brunswick où se termine le tracé d’Énergie Est, en passant par le Bas St-Laurent où la lutte contre les hydrocarbures continue.

Nous étions ensemble en solidarité pour dire au premier ministre Trudeau qu’il doit respecter ses promesses en matière de climat et de droits autochtones — et que la première étape parmi les décisions attendues d’ici la fin 2016 est de rejeter le projet de pipeline Kinder Morgan.

La mobilisation a dépassée toute attente, et a été une incroyable démonstration de solidarité.

Un pas en avant, un bond en arrière

Le gouvernement Trudeau prend une approche à lutte aux changements climatique qui se fait de plus en plus incohérente.

Plus tôt cette semaine, à la sortie de la COP22 de Marrakech, la Ministre de l’environnement et du climat Catherine McKenna a annoncé la fermeture graduelle des centrales au charbon d’ici 2030.
C’est évidemment une bonne nouvelle, mais dans un monde où nous sommes sur une trajectoire catastrophique en matière d’émissions de gas à effet de serre, c’est tout insuffisant.

S’il on regarde cette mesure dans le contexte de la décision récente du gouvernement d’approuver le projet LNG Pacific Northwest — une “bombe de carbone à retardement” — et sachant les décisions à venir d’un jour à l’autre sur les pipelines, c’est tout simplement alarmant. Quitter le charbon aurait le même impact que de retirer 1,3 million de voitures sur les routes canadiennes, mais approuver Kinder Morgan serait l’équivalent d’ajouter plus de 30 millions de voitures sur ces mêmes routes. On parle en gros, d’un projet qui serait l’équivalent de 24 nouvelles centrales au charbon construites. L’incohérence est claire.

Le projet de Kinder Morgan acheminerait 890 000 barils de pétrole des sables bitumineux par jour jusqu’à Burnaby, près de Vancouver, il attirerait plus de 400 navires super-pétroliers sur la côte pacifique, et mettrait en danger d’extinction les populations d’épaulards, rajoutons à cela son impact sur les changements climatiques. De plus, la consultation avec les communautés et les Premières nations sur le tracé n’ont pas accordé de permission au projet : les maires de Vancouver et Burnaby s’y opposent, plus de 22 municipalités et 59 Premières nations sont contre, et lors de consultations tenues cet été 91% du public a refusé le projet.

Mais si le gouvernement Trudeau croit qu’il y a des oléoducs plus acceptables que d’autre, il se trompe tout simplement.

Ni à l’est ni à l’ouest

Le gouvernement Trudeau doit également prendre une décision sur les oléoducs Northern Gateway et la Ligne 3 d’Enbridge d’ici quelques jours.
C’est simple : il n’y a pas de “bons” ou “mauvais” pipelines. S’il veut respecter ses engagements sur le climat, les droits autochtones, et le respect de la volonté des communautés, Justin Trudeau ne peut pas approuver un nouveau projet d’infrastructure pour l’expansion des sables bitumineux.

Plus proche de chez moi, la lutte au projet d’Énergie Est a pris de l’importance de façon fulgurante depuis deux ans à l’échelle du Québec tout entier. Bien que plusieurs victoires ont été remportées, — comme celle du port de Cacouna — et même si maintenant 60% de la population québécoise s’oppose à ce projet, c’est loin d’être terminé, et le mouvement n’a définitivement pas fini de dire son dernier mot.
La soirée de lundi n’était évidemment pas la première ou dernière mobilisation contre Kinder Morgan.

Quelques jours plus tôt, à Vancouver, plus de 5 000 personnes ont marché pour démontrer leur opposition au projet, après des mois de mobilisation des groupes locaux et Premières nations. L’opposition au projet de Kinder Morgan dure depuis des années. Elle a débuté localement, avec la nation Tsleil-Waututh portant le flambeau. Puis, la lutte s’est étendue à de nombreuses communautés partout en Colombie-Britannique.

Mais cette semaine, j’ai constaté que la résistance contre le projet de Kinder Morgan s’étendait dorénavant d’un océan à l’autre, et que celle contre Énergie Est savait s’allier afin de devenir plus forte pour l’intérêt de tous et toutes. Ces luttes qui convergent contre l’expansion des sables bitumineux d’est en ouest continuent de grandir en un véritable mouvement pour la justice climatique et les droits des peuples autochtones.

Comme l’a exprimé en anglais sur Twitter un de mes amis à Victoria, Colombie-Britannique : “Amis de la côte ouest, regardez les photos des #KMVigils qui arrivent d’Ontario, du Québec. Nous devons garder ces images dans nos coeurs et s’en rappeler quand viendra le temps de les soutenir contre #ÉnergieEst” — Torrance Coste

Pour moi, lundi a démontré que nous sommes ensemble contre les pipelines. La Pocatière, Rimouski, Sherbrooke, et en tout 9 villes au Québec — comme en témoigne cette vidéo Facebook live à Québec. Dans les Maritimes, Charlottetown, Sackville et Saint John. En Ontario, Sudbury, Hamilton et Thunder Bay. Dans les Prairies, Saskatoon, Winnipeg et Regina. En Alberta, Edmonton et Calgary, les villes les plus proches du coeur des sables bitumineux. Enfin, plus de 12 communautés de la Colombie-Britannique, d’une foule de plus de 200 personnes à Victoria jusqu’à un petit groupe réuni devant une bibliothèque à l’ouest de Vancouver. Sans oublier des dizaines d’autres communautés réparties aux quatre coins du Canada.

La décision du gouvernement sur l’oléoduc Kinder Morgan arrive d’ici quelques jours. Je sais que peu importe la décision qui sera prise, nous nous mobiliserons pour tenir le premier ministre Trudeau responsable. Et je sais que peu importe si le pipeline est à l’est ou à l’ouest, nous serons solidaires pour assurer un avenir libre d’énergies fossiles. Nous continuerons d’être en solidarité, à l’est comme à l’ouest, quand viendrons les moments où nous devrons encore nous mobiliser ensemble — comme lundi — pour montrer au gouvernement qu‘approuver un pipeline leur coûtera cher de promesses brisées et d’électeurs désillusionnés, dans toutes les provinces.

Aujourd’hui, nous pouvons continuer à maintenir la pression. Envoyez un message au premier ministre Trudeau et à son cabinet, leur demandant de dire non au projet d’oléoduc de Kinder Morgan.

Lire l’article de Aurore Foret, membre de 350.org