Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Gaz et huiles de schiste : répression des manifestants et violences contre communauté mapuche en Argentine

vendredi 6 septembre 2013

Gaz et huiles de schiste : répression des manifestants et violences contre communauté mapuche en Argentine

Les Amis de la Terre
Montreuil, le 4 septembre 2013
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Mercredi 28 août dernier, plus de 5000 personnes se sont mobilisées à Neuquén en Patagonie contre la ratification par le Parlement provincial d’un accord entre le gouvernement argentin et le pétrolier américain Chevron, ouvrant la voie à l’exploitation de gaz et huiles de schiste.

Cette manifestation a été fortement réprimée par la police. Les
jours suivants des maisons de la communauté mapuche, sur le territoire de laquelle doit avoir lieu l’exploitation, ont été brûlées, vraisemblablement par des proches du gouvernement provincial.

Les Amis de la Terre France répudient ces violences et se solidarisent avec les communautés et les organisations de la société civile argentine mobilisées contre ces projets énergétiques destructeurs.

Suite à la découverte de larges réserves de gaz et huiles de schiste fin 2010, le gouvernement argentin a renationalisé la compagnie pétrolière YPF, arguant de souveraineté nationale sur les ressources stratégiques. Mais à peine la compagnie Repsol avait-elle été écartée, qu’YPF et le gouvernement argentin ont ouvert les portes aux autres multinationales pétrolières, dont la française Total (1).

Depuis deux ans, la mobilisation de la société civile et des communautés indigènes n’a fait que croître contre cette course effrénée aux hydrocarbures conventionnels (2). Le débat a pris une envergure nationale lorsque le gouvernement a signé en juillet 2013 un accord avec la compagnie américaine Chevron ainsi qu’un décret gouvernemental sur mesure pour ce pétrolier (3).

A aucun moment, la société civile n’a été consultée, ni même les communautés mapuche sur les terres desquelles l’exploitation est prévue.

Selon Diego di Risio, de l’Observatorio Petrolero Sur en Argentine : « Les communautés indigènes de Neuquén souffrent déjà des lourds impacts sanitaires, économiques et environnementaux laissés par plusieurs décennies d’exploitation pétrolière. Cette ruée vers les hydrocarbures non conventionnels se trouvant sur leur territoire est une nouvelle violation de leurs droits fondamentaux, notamment leur droit au consentement libre, préalable et informé ».

A l’appel de syndicats, de la confédération mapuche, de partis politiques et de la plate-forme de Neuquén contre le fracking, une manifestation pacifique a eu lieu mercredi dernier contre la ratification de cet accord par le Parlement provincial de Neuquén. La répression policière a fait plus de 25 blessés dont un par une balle de plomb dans la poitrine, et plusieurs manifestants ont été arrêtés et judiciarisés.

En réaction, le lendemain, 10 000 personnes ont manifesté de nouveau, et ont réaffirmé l’opposition de la population à l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Cela n’a malheureusement pas empêché que plusieurs maisons de la communauté mapuche Campo Maripe soient brûlées, dans la zone où YPF et Chevron
prétendent exploiter ces gaz et huiles de schiste.

Pour Juliette Renaud, chargée de campagne sur les Industries extractives aux Amis de la Terre France : « Les pouvoirs publics argentins doivent cesser immédiatement cette spirale de violences, et entendre les revendications légitimes des communautés et de la société civile. Chevron n’est que le face visible de l’iceberg, et les autres compagnies pétrolières, dont Total, doivent impérativement renoncer à leurs projets de gaz et huiles de schiste dans ce pays. ».

 

Contact presse :
Caroline Prak, Les Amis de la Terre France
Tel. 06 86 41 53 43 / 01 48 51 18 96
caroline.prak@amisdelaterre.org

 

Notes :

(1) Total est le plus grand producteur de gaz en Argentine. En ce qui concerne les non conventionnels, il exploite actuellement du tight gas et est opérateur de 6 permis de gaz de schiste, notamment dans l’aire protégée Auca Mahuida, sur les territoires de communautés mapuche. La compagnie a déjà condamnée pour des irrégularités dans la phase actuelle d’exploration.

(2) Depuis le début de la mobilisation, 15 gouvernements locaux ont interdit la fracturation hydraulique dans 5 provinces argentines, et différentes actions ont été organisées dans tout le pays pour mettre un frein à l’expansion des pétroles et gaz de schiste. Des conflits ont déjà éclatéentre les communautés mapuche et la compagnie pétrolière Apache.

(3) L’accord entre YPF et Chevron prévoit dans un premier temps un projet pilote de forage de 100 puits pour extraire les gaz et huiles de schiste de Vaca Muerta. Si les résultats sont positifs, Chevron aura la possibilité d’étendre l’exploitation à une zone de 300 km2, avec un investissement de 16 milliards de dollars pour le forage de 1 500 puits. Quant au décret gouvernemental, il promeut le développement de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels en donnant un certain nombre d’avantages fiscaux, d’aides à l’exportation et de
garantie des prix aux compagnies étrangères, avec des concessions accordées pour une durée de 35 ans.