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Les hydrocarbures en crise
jeudi 23 avril 2020
PANDÉMIE ET HYDROCARBURES
Bien que les cours du pétrole fluctuent de jour en jour, la bourse signale un fort avis de tempête sur les produits pétroliers
Article du 20 avril 2020
Selon les premières estimations, la consommation de pétrole dans le monde a chuté de 20 millions de barils par jour (mb/j) et jusqu’à plus de 30 mb/j pour les plus pessimistes. Avant la pandémie, le marché tournait autour des 100 mb/j.
L’effondrement de la demande due aux mesures de confinement pour endiguer la pandémis de Covid-19 et la saturation des capacités de stockage, notamment aux USA, engendrent une crise financière exceptionnelle pour les acteurs des hydrocarbures.
Certains pays pourraient payer pour se débarrasser de leur pétrole. « Il n’y a plus de limite à la baisse quand les stocks et les oléoducs sont pleins. Des prix négatifs sont possibles », mettait déjà en garde Pierre Andurand, gérant d’un influent hedge fund sur le pétrole, précisant toutefois sur Twitter qu’un tel phénomène serait éphémère.
Différence entre Europe et Etats-Unis : les tensions sur le stockage aux Etats-Unis expliquent la hausse de l’écart de prix entre le Brent (brut de référence européenne) et le WTI (brut de référence américaine).
Boursorama : cours des matières premières
Aux USA, le prix du baril de pétrole brut américain (WTI) évoluait ces derniers mois entre 50 et 65 US$ le baril pour fluctuer entre 20 et 30 US$ le baril depuis le début du confinement (mars) puis s’effondrer en négatif ce lundi 20 avril pour ensuite remonter rapidement aux alentours de 12 US$ .
Boursorama : cours du WTI
En Europe, le prix du Brent (brut de référence européenne) évoluait ces derniers mois entre 50 et 65 US$ le baril pour fluctuer entre 25 et 35 US$ le baril depuis le début du confinement (mars) pour dégringoler ces derniers jours jusquà 17 US$ ce 22/04.
Boursorama : cours du Brent
Aux USA, déjà durant les années 2010, lors de l’explosion de la production de gaz et pétrole de schiste, les prix sur les marchés avaient atteint des niveaux extrêmement bas. Les capacités de stockage étaient saturées et les producteurs vendaient le pétrole à n’importe quel prix pour éviter une fermeture coûteuse de leurs puits. Actuellement les prix sont tels qu’ils entrainent à des fermetures de puits et des pertes d’emplois.
Ce mardi 20/04, la crise financière aux USA s’est déclarée alors que les contrats arrivent à expiration. Les investisseurs qui les avaient achetés simplement pour les revendre à l’approche de la date butoir se sont retrouvés dans une situation inextricable, n’ayant pas trouvé d’acheteurs et n’ayant pas les moyens de recevoir la livraison de pétrole prévue dans le contrat car ne disposant des stockages nécessaires !
Pour nombre de spécialistes, une remontée significative des cours du pétrole à court terme est hautement improbable.L’accord portant sur une réduction de production de 10 millions de barils par jour signé le 12 avril par l’Opep et ses partenaires n’entrera en vigueur que le 1er mai et n’a semble-t-il pas convaincu les marchés, qui considèrent que les réductions promises ne suffiront pas à compenser la chute massive de la demande provoquée par la pandémie.
ET LE GAZ DANS TOUT ÇA ?
Depuis les années 60 le prix de vente du gaz est indexé sur le prix du pétrole. À cette époque les producteurs et importateurs étaient désireux de promouvoir le gaz naturel et de s’assurer que le gaz reste une énergie compétitif par rapport aux autres énergies notamment les produits pétroliers (fioul lourd et fioul domestique).
Ainsi, aujourd’hui encore, dans leurs contrats à moyen et long terme, les producteurs ont pris l’habitude d’indexer en partie leur prix sur le prix des produits pétroliers.