Le collectif 07 STOP AU GAZ DE SCHISTE affirme son refus de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures de roche-mère et autres hydrocarbures dits non-conventionnels (gaz et pétrole de schiste, huiles lourdes, gaz de réservoir compact, gaz de couche, sables bitumineux ...) et de tous hydrocarbures dont l’extraction nécessite l’utilisation de techniques, quel que soit leur nom, nécessitant de fracturer, stimuler, acidifier ou encore de fissurer la roche et ayant pour conséquence de porter atteinte à son intégrité. Il s’oppose à l’aberration économique, sanitaire, environnementale et climatique aux conséquences désastreuses que constituent ces projets pour les départements impactés. Il promeut une transition énergétique, écologique et solidaire.

Après 7 années de lutte, du rassemblement de Villeneuve de Berg 2011 au rassemblement de Barjac en 2016 jusqu’à la loi Hulot 2017, sont enfin abrogés, annulés ou rejetés tous les permis de recherche de l’Ardèche, du Gard, de la Drôme, de l’Isère, de Savoie, du Vaucluse, du Var, des Bouches du Rhône, de l’hérault. Toutefois, AILLEURS, d’autres sont encore valides et la lutte continue : En savoir plus

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Canada : incendie au cœur des champs de sables bitumineux

dimanche 8 mai 2016

CANADA : INCENDIE AU CŒUR DES CHAMPS DE SABLES BITUMINEUX

L’incendie de forêt qui a forcé l’évacuation de 80 000 habitants de la région de Fort McMurray, en Alberta, progresse inexorablement.
Parti dimanche 1er mai de feux de broussailles, l’incendie à Fort McMurray (province de l’Alberta, Canada) continue de s’étendre.
Vendredi 6 mai, les feux étaient passés d’une superficie de 800 km² à 1 000 km², selon Radio-Canada.

Au cœur des champs de l’industrie des sables bitumineux dont Fort McMurray est la capitale, au moins 1 600 maisons ont été détruites par le feu, qui a déjà brûlé plus de 200 000 hectares de forêt.
Le site pétrolier de Syncrude a été évacué.

Vendredi 6 mai. Pendant que les pompiers luttaient contre le gigantesque brasier pour protéger les zones d’habitations et les infrastructures stratégiques, les autorités ont déclenché vendredi matin une vaste opération, routière et aérienne, pour évacuer vers le sud de Fort McMurray, Calgary et Edmonton tous ceux qui s’étaient réfugiés dans des camps de l’industrie pétrolière et gazière au nord de la capitale de l’or noir, après l’ordre général d’évacuation donné mardi.

Sur le front de l’incendie, les nouvelles sont rassurantes pour Fort McMurray. Centre-ville, hôpital, aéroport ont été épargnés, mais « les dommages sont considérables, la ville n’est pas près d’être sécurisée et la reconstruction prendra des mois ».
Le bilan de vendredi fait état de 101 000 hectares brûlés et de deux nouveaux foyers d’incendies déclenchés par des éclairs dus au feu principal. Aucun site d’exploitation de pétrole ou de gaz n’a été touché, a encore précisé M. Morrison.

Cependant, plusieurs compagnies d’Athabasca, principale région productrice de pétrole issu des sables bitumineux, ont mis leurs installations au ralenti, avec un minimum d’employés. L’Association canadienne des producteurs de pétrole (CAPP) refusait, vendredi, d’évaluer les pertes, bien que les médias aient fait état d’une réduction de la production de 800 000 à un million de barils par jour, soit la moitié de la normale, depuis mardi. Dans le même temps, les prix du baril de pétrole clôturaient à la hausse vendredi comme la veille. Affichant une perte record de 4,8 milliards d’euros en 2015, les compagnies pétrolières canadiennes ont supprimé plusieurs dizaines de milliers d’emplois depuis deux ans à la suite de la chute des cours pétroliers.

Installé dans ce nord profond et ultraconservateur de l’Alberta, « Fort McMoney », comme on surnommait cette ville il n’y a pas si longtemps tant sa croissance paraissait sans limite, s’était mise à tourner au ralenti ces derniers mois, malgré la baisse continue des coûts d’exploitation.
A 30 ou 40 dollars le baril, le plus grand site mondial d’exploitation de pétrole, avec ses sols gorgés de sables bitumineux évalués à 170 milliards de barils (3e réserve de la planète de ce mélange de bitume, de sable et d’argile), a vu ses projets d’investissement se tarir.

Depuis les derniers mois de 2015, le temps paraissait bien fini où les travailleurs affluaient de toutes parts, attirés par les promesses de ruée vers l’or de ce « Klondike » du XXIe siècle. Oubliées les semaines où l’ouvrier qualifié était payé 4 000 dollars (environ 3 500 euros) la semaine « douze-heures-par-jour-sept-jours-sur-sept », primes comprises. Terminés aussi les petits boulots au McDonald’s local à 20 dollars de l’heure, le double du salaire habituel.

Avec un tiers de ses logements vacants avant son évacuation, Fort McMurray connaissait le plus fort taux d’inoccupation du pays. Les hôtels étaient à moitié vides. Et les ambitions de production des groupes pétroliers revues à la baisse : un peu plus de 4 millions de barils par jour étaient attendus en 2030, soit 2 millions de barils de moins que les projections faites en 2014. Avant le départ des feux, les dépenses en capital de l’industrie du pétrole et du gaz avaient l’objectif d’atteindre 31 milliards de dollars cette année, soit une baisse de 62 %, par rapport au record de 81 milliards en 2014.
Aucun calcul ni aucune nouvelle projection n’ont été faits depuis les incendies. Près de 20 % de la production vient d’être arrêtée. Un chiffre provisoire tant le manque de main-d’œuvre va se faire sentir dans les jours à venir.

En un an, le secteur avait déjà perdu plus de 35 000 emplois dans la région. Le triple, si l’on y ajoute les intermédiaires et les sociétés liées à l’industrie pétrolière. Pour les groupes pétroliers, cette crise tombait d’autant plus mal que le nouveau gouvernement libéral de Justin Trudeau projetait de plafonner les aides publiques à la production des sables bitumineux et de limiter leur empreinte carbone. L’exact contre-pied des années Stephen Harper, l’ancien premier ministre conservateur, élu de l’Alberta.
Le veto de Barack Obama, en décembre 2015, au projet controversé d’extension de l’oléoduc Keystone XL, destiné à acheminer le pétrole bitumineux canadien aux raffineries texanes, avait un peu plus plongé le secteur dans le doute.

Près de 25 % de l’économie canadienne est liée à l’industrie pétrolière. Avant les feux, il en coûtait entre 40 et 65 dollars pour produire un baril de pétrole dans ces sables bitumineux. Rien ne dit si ces coûts seront maintenus une fois la situation maîtrisée sur le front des incendies.

Sur Le Monde : articles, photos, vidéos
* http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/06/fort-mcmurray-une-region-petroliere-en-crise-frappee-par-les-flammes_4914959_3244.html#H1Si1lkQVdrseDLX.99
* http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/07/au-canada-l-exode-par-terre-et-par-air-pour-fuir-l-incendie-a-fort-mcmurray_4915235_3244.html#ryJtGmJfRgwP3ulL.99
* http://www.lemonde.fr/incendie-de-fort-mcmurray/article/2016/05/08/a-lac-la-biche-l-attente-des-sinistres-de-fort-mcmurray_4915496_4915262.html#rC18d0sH98KFlp6H.99